Privatisation dans le secteur du logement

Chères amies, chers amis,

Sur cette liste, nous essayons depuis quelques mois d’organiser un échange
sur la privatisation dans le secteur du logement. Dans un appel à
contributions (« Call for Papers »), nous avons soulevé différentes
questions relatives aux développements des politiques nationales du
logement, aux tendances, stratégies et répercussions de la privatisation,
ainsi qu’aux expériences de protestation et de résistance. L’objectif était
d’abord de rassembler de l’information sur la situation dans différents pays
et de la publier sous une forme appropriée (p. ex. une anthologie). En
outre, le projet porte l’espoir de mettre en relation des initiatives, des
organisations de locataires et des universitaires pour pouvoir agir plus
efficacement à l’avenir contre la politique néolibérale dans le secteur du
logement.

Impulsions de Londres
Au Forum social européen (FSE) 2004 à Londres, nos deux objectifs ont reçu
une forte impulsion. Lors de la rencontre « Fight for Public Housing », des
représentants et représentantes d’organisations et de campagnes venus de
cinq pays européens (France, Allemagne, Grande-Bretagne, Italie et Russie)
et des états-Unis ont présenté la situation dans leur pays. De grandes
différences sont apparues tant en ce qui concerne l’orientation des
différentes organisations que les conditions locales dans les pays
respectifs.

Ainsi, les approches des représentants et représentantes vont d’initiatives
diplomatiques au niveau de l’UE et des organes de l’Onu, à des actions, en
passant par la création d’alliances politiques les plus larges possibles au
niveau municipal.
En dépit de ces différences, tous et toutes se sont accordés à dire qu’une
collaboration plus étroite était nécessaire et pouvait apporter beaucoup. Il
a été souligné plusieurs fois que tant les objectifs politiques de
privatisation et de déréglementation (mis en oeuvre au niveau européen via
la « stratégie de Lisbonne » et la « directive Bolkestein ») que les acteurs
économiques du secteur du logement (comme le « Carlyle Group ») étaient
organisés au niveau international. En revanche, les organisations de
locataires et les campagnes contre la privatisation agissent souvent
isolément et se limitent au niveau local. La rencontre à Londres a été vue
comme le point de départ pour la construction d’un réseau international
contre la privatisation des logements.

Accords concrets étant donné que la plupart des groupes se concentrent sur
leur travail local et s’impliquent à ce niveau dans de multiples
initiatives, les ressources pour une collaboration internationale contre la
privatisation sont limitées. Il est d’autant plus important de s’entendre et
de développer un processus de travail coopératif. C’est pourquoi un
catalogue de cinq tâches concrètes pour l’avenir proche a été discuté à
Londres. Il doit constituer un premier pas dans ce sens.

1. Texte commun
Nous rédigerons un article synoptique commun et accessible sur la situation
de la privatisation, qui cernera le projet néolibéral des privatisations de
logements au niveau national et mondial.

2. Collection de textes sur les formes de résistance
Nous voulons échanger nos expériences réussies – mais aussi moins réussies –
de résistance et de protestation afin d’en tirer des leçons et de pouvoir
nous y référer pour nos luttes respectives.

3. Évaluation de la politique de l’UE dans le domaine de la privatisation du
logement
Nous réaliserons ensemble une analyse des directives de l’UE et des
décisions de la Commission qui ont une influence sur la privatisation et la
déréglementation des politiques du logement. Par la suite, un catalogue
commun d’exigences envers les instances européennes sera élaboré sur la base
de cette analyse.

4. Actions communes coordonnées
À moyen terme, la collaboration devrait également prendre la forme d’actions
coordonnées. Sur le fond, celles-ci devraient être dirigées contre des
décisions politiques de privatisation et contre les pratiques axées sur le
profit de certaines entreprises. Parmi les exemples concrets mentionnés,
citons notamment la « Journée du droit international au logement » en
octobre et un « Calendrier international d’action » permettant d’échanger
les temps forts de mobilisation des différentes initiatives et campagnes.

5. Plate-forme Internet commune
Pour donner à la collaboration internationale une expression visible à côté
de l’échange interne d’informations, les textes élaborés en commun ainsi que
les annonces et les comptes rendus d’actions seront publiés sur un site web
qui reste à construire. Pour que l’ouverture à d’autres initiatives qui
souhaiteraient participer soit garantie, ce site web doit avoir un caractère
autonome et ne pas être rattaché à des alliances et coalitions existantes.

Étapes suivantes

Comme il n’est pas possible de tout faire en même temps, nous avons convenu
de
procéder par étapes.

1. Étape « Avis de recherche » : politique nationale du logement
Pour la fin decembre 2004, tous les groupes participants prépareront un «
avis
de recherche » sur la politique du logement dans leur pays respectif. Pour
comprendre la situation de départ des pays respectifs, nous devons nous
expliquer mutuellement comment le secteur du logement est structuré. Quels
sont les parcs de logements sociaux ou publics existants ? Comment les
loyers sont-ils réglés ? Quels systèmes de soutien ont été mis en place par
l’État ou les municipalités (soutien aux personnes et/ou aux institutions)
¿Qui est propriétaire du terrain et des bâtiments des parcs de logements
publics ou sociaux? Existait-il et existe-t-il encore des critères d’accès
pour obtenir des logements publics ou sociaux ? L’« avis de recherche » ne
doit pas dépasser 15.000 caractères. (Vous trouverez des instructions pour l
’avis de recherche dans la section correspondante de l’appel à
contributions.)

2. Étape « Dossier » : stratégies, procédés et conséquences de la
privatisation
Pour la fin janvier 2005, tous les groupes participants élaboreront un
dossier sur la politique de privatisation et de déréglementation dans leur
pays. Quels parcs de logements sont privatisés ? Quelle est l’ampleur des
privatisations ? Comment la privatisation est-elle justifiée, organisée et
réalisée ? Quelles sont les conséquences pour les habitants et habitantes ?

Les « dossiers » doivent se limiter à 30.000 caractères maximum.

3. Étape « Puzzle » : protestation et résistance
Pour la fin mars 2005, tous les groupes participants rassembleront des
exemples d’actions de protestation et de campagnes de résistance réussies
dans leur pays, et ils analyseront les expériences ainsi acquises. Il serait
difficile de fixer un cadre et des lignes directrices pour cette tâche,
puisque les situations sont très différentes selon les pays. Les « puzzles »
ne doivent pas dépasser 20.000 caractères.

4. Étape : « Texte commun »
Pour mai 2005, un texte commun des groupes participants sera rédigé sur la
base des « avis de recherche », des « dossiers » et des « puzzles ». Nous
devons encore discuter et décider ensemble de l’organisation du travail
rédactionnel et de l’éventualité d’une nouvelle rencontre des groupes
participants à ce moment-là.

Coordination
La coordination des étapes proposées ici est assurée par l’AG Social Housing
de la Berliner MieterGemeinschaft à Berlin. Étant donné que nos capacités
sont elles aussi limitées, nous comptons sur votre aide et sur le respect du
calendrier.
La communication générale est assurée via la liste de discussion
[socialhousing@lists.nadir.org] ; pour les demandes directes à l’AG Social
Housing, merci de vous adresser à SocialHousing@zeromail.org.

Recevez, chères amies, chers amis, nos plus sincères salutations.

Andrej Holm | Renate Berg | Joachim Oellerich
AG Social Housing
Berliner MieterGemeinschaft e.V.
Möckernstraße 92
10963 Berlin