Mali. Arrêt de la démolition des maisons de Souleymanebougou.

Pour rappel, le
jeudi 23 juillet dernier, une cinquantaine de bâtiments ont été
pulvérisés dans ce quartier sur ordre du ministère des Domaines, qui selon des
sources bien informées, devait porter ce nombre à environ 150 unités
d’habitation. Seulement voilà, au lendemain, alors que les équipes mobilisées
pour accomplir cette besogne sont déjà présentes sur le terrain, un ordre les
fait rebrousser chemin. Et depuis, plus rien: sauf une déclaration
gouvernementale, après coup, renvoyant l’opération à la fin de la saison
des pluies, pour, dit-on, éviter d’exposer les occupants des logements
concernés aux intempéries.

Et, c’est à cela
que s’opposent les membres de plusieurs ligues de défense des personnes
de statuts socio-économiques inférieurs, en l’occurrence l’UACDDDD, dont
les membres se demandent pourquoi par le passé des quartiers presque entiers
ont été aplanis en pleine saison de pluie sans que le gouvernement s’en émeuve.

Visiblement
très remonté contre cette apparente volteface du ministre Bathily, le président
de la confédération d’associations militant pour la sauvegarde des
intérêts de personnes socialement défavorisées, Sounkalo Koné, a
dénoncé le comportement des autorités chargées de la gestion du conflit
foncier autour de l’occupation de l’espace dans le quartier de
Souleymanebougou. «Nous ne nous reconnaissons plus dans ce Mali avec une
justice à deux vitesses, une pour protéger les riches et une autre pour
réprimer les pauvres.», a lancé M. Koné qui interpelle le ministre
des Domaines de l’Etat sur le fait que «des maisons ont été démolies ici
à Bamako en plein hivernage, laissant sous la pluie des familles et personne
n’a daigné lever le petit doigt afin qu’on bloque les travaux, alors certaines
maisons de Souleymanebougou ont été détruites et on ordonne d’arrêter les
travaux prétextant qu’on ne doit pas démolir des maisons en plein
hivernage».

Pour
cet activiste militant pour la défense des faibles, «les
tribunaux et prisons maliennes ne sont construits que pour juger et abriter les
pauvres citoyens, les riches sont au dessus de la loi et ça tout le monde le
sait.», expliquant l’apparent blocage de la démolition de maisons
illégalement construites par leur appartenance de personnes influentes, des
«ministres, juges ou députés». Sounkalo Koné a donc demandé
au ministre Mohamed Ali Bathily de faire« prévaloir la loi sur les
intérêts des riches».

Même son de cloche
chez Daouda Diarra, le vice-président de l’UACDDDD, qui a néanmoins
nuancé sa position sur la démolition: «On n’ a rien contre les
propriétaires des maisons de Souleymanebougou, mais nous voulons juste que les
bâtiments construits sur des terrains acquis dans des conditions irrégulières
soient tous démoliscomme, par exemple, ce fut le cas à
Kalabanbougou.», qui ne digère toujours pas qu’il n’ y ait «pas eu
de compensation pour les 7000h de la zone aéroportuaire qui nous ont été
retirés».

Massa Koné, le
secrétaire chargé des relations extérieures de la même organisation, a présenté
un mémorandum que l’Union a adressé aux autorités maliennes afin que les terres
accaparées soient restituées à leurs propriétaires de droit.

Les responsables
des associations qui sont concernées par l’affaire des litiges fonciers de
Souleymanebougou invitent le ministre Mohamed Aly Bathily, à les
rencontrer, le dimanche 09 août 2015, au Palais de la Culture afin d’éclairer
leurs lanternes sur sa gestion des parcelles en question.

Moussa Samba Diallo

Le
republicain

* Source d’origine