Echanges d’expériences sur les approches novatrices en matière d’accès à l’eau et à l’assainissement pour les plus démunis ainsi que l’accès des femmes à la terre en Afrique au Sud du Sahara
La ville de Ouagadougou au Burkina Faso, a abrité les 12,13 et 14 août dernier un atelier sur : « Les approches novatrices en matière d’accès à l’eau et à l’assainissement pour les plus démunis ainsi que l’accès des femmes à la terre en Afrique au sud du Sahara ».
Cette rencontre sous-régionale, la 3ème du genre après la ville de Bamako au Mali et Addis Abéba en Ethiopie, est organisée par la Coalition Internationale de l’Habitat (HIC) avec l’appui financier de la coopération catalane. Les principaux bénéficiaires sont les membres de HIC. Une soixantaine de personnes venues d’horizons divers à savoir : Mali, Sénégal, Togo, Bénin, Niger, Congo, Cameroun, Côte d’ivoire et Burkina Faso, ont pris part à la rencontre. La cérémonie d’ouverture a été faite en présence du ministre de l’habitat et de l’urbanisme du Burkina Faso, M. Vincent Dabilgou ; du premier adjoint au maire de Ouagadougou, M. Simon Compaoré ; du point focal HIC Was, M. Guy Léon Mfomou ; de la représentante du point focal HIC en Afrique francophone, Mme Khady Diagne et de la présidente de la CNha, Mme Fatimata Sore.
Rappelons que cette rencontre sous-régionale est tenue dans un contexte mondial marqué par une véritable crise de l’eau, de l’assainissement et de l’accès à certaines infrastructures de base pour la lutte contre la pauvreté. Plus d’un milliard d’habitants n’ont pas accès à l’eau potable et 2,5 milliard ne bénéficient pas d’un assainissement adéquat à cause de l’extrême pauvreté. Et la problématique du VIH/ Sida, reste toujours préoccupante.
L’atelier a pour objectif principal le renforcement des capacités des membres de HIC avec l’appui des décideurs, pour l’élaboration, la mise en œuvre, le suivi et l’évaluation de politiques urbaines de lutte contre la pauvreté en Afrique et de contribuer à l’émergence d’une meilleure gestion urbaine à travers des échanges d’expériences.
Entres autres objectifs il faut noter le renforcement des capacités sub-régionales et régionales de la coalition dans une méthodologie d’échanges d’expériences sur les thèmes d’assainissement et d’accès à la terre pour les femmes ; le renforcement du groupe de travail sur les thèmes de l’eau potable et l’assainissement et du groupe régional sur les thèmes de la femme et l’accès à la terre ; la vulgarisation du travail existant en Afrique sur le VIH/sida et enfin le développement du plan d’action de HIC de 2009 à 2011 en Afrique francophone, en concordance avec le plan HIC en Afrique anglophone formulé à Addis Abéba.
Au cours de son allocution, M. Simon Compaoré, adjoint au maire de Ouagadougou, a souhaité la bienvenue à tous les participants.
« Ce choix n’est certes pas un hasard. Il rentre dans le cadre du suivi des activités du projet entre la Coalition Internationale pour l’Habitat et le gouvernement Catalan, et fait suite aux réunions de Bamako et Addis Abéba. En outre, il est la preuve qu’il existe des associations au Burkina Faso qui savent se battre pour promouvoir l’accès à l’assainissement et à l’eau potable pour tous et l’accès des femmes à la terre. Le monde est confronté à une véritable crise de l’eau, de l’assainissement et à l’accès à certaines infrastructures de base indispensables pour la lutte contre la pauvreté. En Afrique, où la population est sans cesse croissante, la situation reste de plus en plus préoccupante avec une grande disparité des couches sociales » note M. Simon Compaoré.
Quant à la présidente de la Coalition Nationale pour l’Habitat, Mme Fatimata Sore, elle a tenu à souhaiter la bienvenue à tous les participants en terre burkinabé. Elle a cité toutes les réalisations de son institution à Ouagadougou à savoir une journée de salubrité, de sensibilisation sur l’accès des femmes au foncier etc. Pour terminer, elle a remercié toutes les bonnes volontés qui n’ont ménagé aucun effort pour soutenir l’organisation de ce présent atelier.
Au cours de son allocation, le point focal HIC Francophone, Mme Khady Diagne, a tenu à remercier tous les participants à cet atelier avant de dire :
« En 2007, le secrétariat de HIC a pu obtenir auprès de la Coopération Catalane, un financement qui vise à renforcer les capacités des ONG, membres de HIC. L’organisation de cet atelier de partage d’informations au niveau de la région Ouest africaine vient donc à son heure, 2008 étant déclarée année internationale de l’assainissement.
Et Mme Diagne de poursuivre : « Selon les études faites par l’UNICEF en juin 2006, en Afrique de l’ouest, il noté dans l’accès à ces services sociaux de base une disparité entre les riches et les pauvres. La problématique du VIH/Sida reste également une situation préoccupante qui est intimement liée au manque de toilettes dans les concessions ».
Pour terminer, Mme Diagne estime que l’objectif de la rencontre, est de renforcer à travers des partages d’information les capacités pour l’élaboration, la mise en œuvre, le suivi et l’évaluation de politiques urbaines de lutte contre la pauvreté en Afrique et de contribuer à l’émergence d’une meilleure gestion urbaine à travers des échanges d’expériences.
« Ces thèmes revêtent une grande importance car étant tous vitaux. En effet, l’eau est un liquide rare précieux et coûteux qui n’est pas toujours accessible à toutes les couches sociales. Sans eau potable, sans assainissement, il n’y a pas de bien être et pas de vie. En outre, la problématique de l’accès de la femme au foncier, aussi bien en milieu urbain, péri-urbain qu’en milieu rural, reste posée malgré l’existence de textes réglementaires comme la loi portant réorganisation agraire et foncière promulguée depuis plus d’une décennie dans nos pays. L’initiative de HIC (Coalition Internationale pour l’Habitat) de tenir cette rencontre d’échanges sur ces trois thèmes est louable en ce sens qu’elle dénote une organisation, une implication et un engagement réel de la société civile autour du foncier et de l’assainissement et plus principalement autour des grands problèmes socio-économiques, environnementaux et culturels » précise M. Vincent Dabilgou, ministre de l’Habitat et l’Urbanisme du Burkina Faso.
Le ministre souligne que ces cadres d’échange, offrent l’opportunité de porter un regard critique sur les questions et de développer de nouvelles stratégies.
Il a tenu à préciser qu’au Burkina, des mesures viennent d’être prises pour qu’il ait plus de lotissements, d’extensions anarchiques des villes.
Pour terminer, il a déclaré ouvert l’atelier tout en souhaitant plein succès aux travaux.
Les deux jours de l’atelier, ont été consacrés à la présentation de 17 cas sur les thématiques de l’eau, de l’assainissement, et le VIH/ Sida.
Les participants ont eu droit à une demi-journée de visites de terrain sur deux sites à savoir : le programme sur le Processus d’Amélioration Durable de l’Environnement (PADE) dans le quartier de Somgandé mis en place par Enda Rup depuis 2006 et le site d’enfouissement des ordures ménagères mis en place par la commune de Ouagadougou.
Mme Khady Diagne d’Enda –Rup, a prononcé les mots de clôture de l’atelier.
Elle a commencé par le bilan de l’évaluation récapitulatif dont les volets pertinence et maîtrise des sujets, méthodologie, documentation et gestion du temps.
Pour Mme Diagne, les trois jours passés à Ouagadougou, ont été fructueux dans la lutte contre la pauvreté. Pour terminer, Mme Diagne salue la qualité de l’organisation de l’atelier tout en remerciant la CNHa.
Les communications :
M. Ametziagbé Adzewoda du Togo, dans sa présentation sur : « L’eau, l’assainissement et l’hygiène pour les populations démunis ainsi qu’à l’accès des femmes à la terre au Togo », estime que la situation qui prévaut au Togo, est à l’image des autres pays africains. Et que cette situation ne favorise pas l’accès des pauvres à un logement.
Quant à Ahmadou Gambo du Niger, il précise que le programme de l’eau et l’assainissement pour un développement durable, concerne 12 communes du Niger et vise à améliorer des conditions de vie des populations des territoires urbains et ruraux ciblés à travers l’amélioration des services d’eau potable et d’assainissement. Ses objectifs globaux sont : la réduction de la pauvreté par une amélioration des services d’eau et d’assainissement, le renforcement de la gouvernance locale, l’amélioration de l’économie locale au sein des communes d’intervention.
Les principales activités du programme tournent autour de la réalisation, de la réhabilitation d’ouvrages hydrauliques, d’ouvrages d’assainissement autonome et du renforcement des capacités techniques des acteurs de la société civile.
M. Joseph Fumtim de l’ONG CIAH du Cameroun, a axé sa communication sur : « Habitat et assainissement à Minkoameyos ; construction de latrines, toitures et crépissage.
Il souligne que le quartier Minkoameyos, constitue l’une des périphéries les plus importantes avec un vague de déguerpissement des populations mal logées ou alors qui se sont établis dans des conditions précaires sur des terrains réputés « inconstructibles ».
M. Yves Joël Zoftoun, membre de l’ONG Bethesda, basée au Bénin, a fait un tour d’horizon de toutes les actions menées par son ONG dans le domaine de la gestion des ordures ménagères, les acquis majeurs avant de relater quelques difficultés que sont le faible engagement financier des communes pour le secteur de gestion des déchets et de l’assainissement.
Mme Haby Coulibaly du Mali, a axé sa communication sur la vision du Mali en matière de lutte contre le Sida. Elle avance que le Sida n’est pas seulement une maladie, il est devenu un problème de développement, voir un fléau national. Elle a invité toutes les femmes du monde à se joindre à elle pour lutter contre le Sida.