Le Droit à la Ville en Asie


La Plateforme mondiale pour le Droit à la Ville (GPR2C, pour
son sigle en anglais) est un collectif international qui travaille pour la
promotion d’un modèle de développement plus inclusif et durable dans le monde.

La Plate-forme mondiale pour le Droit à la Ville a
tenu sa première réunion régionale d’Asie à Surabaya, en Indonésie, le 20
Décembre 2015. Cette réunion a constitué une tentative d’introduction de la GPR2C
dans la région d’Asie et de débat sur le potentiel de son expansion et
adaptation aux questions liées au Droit à la Ville en Asie.

La réunion de la GPR2C a eu lieu à la suite duTroisième Forum Social Urbain
indonésien réalisé le 19 Décembre 2015. Organisé par Kota Kita, le Forum Social
Urbain a réuni un large éventail d’assistant-e-s, comprenantétudiant-e-s,
universitaires, ONG et mouvements sociaux qui travaillent sur les questions
liées au logement, aux moyens de subsistance/travail, à la santé, au transport,
à l’énergie et à l’environnement dans les zones urbaines. Etant donné que la
réunion de la GPR2C se tenait à Surabaya, les participant-e-s à étaient surtout
Indonésien-ne-s. Les autres participant-e-s asiatiques provenaient d’Inde, du Cambodge,
du Vietnam et de Thaïlande.

La réunion a débuté par un aperçu de l’évolution du concept de Droit à la Ville
et du développement de la Plateforme mondiale. La présentation conceptuelle a exigé
une grande clarté, étant donné que la plupart des participant-e-s étaient néophytes
de la question et ne connaissaient pas le concept de Droit à la Ville. La
première moitié de la réunion a consisté à examiner la question du Droit à la Ville
et sa conception et ses implications en Asie. Une intervention a souligné la
nécessité d’une compréhension et d’une adaptation plus vastesdu concept de Droit
à la Ville afin d’inclure les communautés et les populations rurales et
autochtones. Dans le contexte asiatique, ceci est particulièrement important
étant donné que la majorité de la population vit encore en zone rurale. La
promotion de la GPR2C ne doit pas isoler les groupes intéressés et créer des
divisions, mais permettreaux mouvements et aux groupes sociaux de se réunir
pour promouvoir un habitat qui se fonde plus sur les droits de l’Homme.

La seconde moitié de la réunion a porté sur la prochaine Conférence des
Nations Unies sur le logement et le développement urbain durable (Habitat III)
qui se tiendra en Octobre 2016 en Equateur.Certain-e-s des participant-e-s à la
réunion n’avaient jamais entendu parler d’Habitat II ou d’Habitat III tandis
que quelques-un-e-s étaient activement impliqué-e-s dans le processus. Les personnes
qui ont exposé se sont centrées sur le «Nouveau Programme Urbain»qui sera proposé
comme document final d’Habitat III. Certains groupes, y compris Habitat
International Coalition, ont cependant remis en cause la tendance régressive du
Programme pour l’Habitat (1996)au Programme Urbain (en 2016). Les participant-e-s
ont manifesté leur intérêtà participer à la PrepCom III (pour Habitat III) qui
se tiendra à Surabaya en Juillet 2016. Les universités locales et les ONG
semblaient motivé-e-s à l’idée d’y travailler et d’organiser aussi une plus
ample réunion de la GPR2C en Asie la veille de la PrepCom. Le maire de Surabaya,
progressiste, a opéré quelques changements positifs dans la ville et est motivé à l’idée d’en faire plus dans ce sens. Il a
également été débattu de mettre en évidence le potentiel de l’évolution de
Surabaya en tant que meilleure pratique.

Un représentant du Ministère Indonésien du Logement a assisté à la totalité
de la réunion de la GPR2C et a promis d’impliquer davantage la société civile
dans le processus officiel d’Habitat III en Indonésie, ce qui était
encourageant. La réunion a également fourni une excellente opportunitépour
qu’il puisse entendre parler des processus internationaux et écouter les
expressions d’inquiétudes de la société civile indonésienne.

Bien que la
participation de l’Asie toute entière ait été limitée, la réunion a représenté une
bonne initiative pour entamer le débat dans la région, pour inviter plus de personnes intéressées à travailler
ensemble sur ces questions, et à construire plus de plateformes de
collaboration et de solidarité à travers l’Asie.