Questions à évaluer en Turquie, en Syrie et au Kurdistan après les tremblements de terre concernant le respect des droits de l’homme liés à l’habitat

Le séisme le plus puissant qu’ait connu la Turquie depuis près de 100 ans s’est produit près de la ville de Gaziantep aux premières heures du 6 février. Ses effets ont tué des milliers de personnes dans le sud de la Turquie, le nord de la Syrie et le Kurdistan. Le séisme de magnitude 7,8 a été suivi de dizaines de répliques, dont une secousse de magnitude 7,5 qui a ébranlé la région au milieu des efforts de recherche et de sauvetage plus tard dans la journée.

Dans ce contexte, l’Association du Barreau Turc (TBB) a déposé une plainte contre les entrepreneurs et les fonctionnaires qu’elle tient pour responsables des bâtiments rasés lors des grands tremblements de terre et donc du nombre élevé de morts qui en résulte.

Selon le TBB, l’acte d’accusation inclut la responsabilité des entrepreneurs des bâtiments détruits par les tremblements de terre, des experts qui ont préparé les plans, projets et dessins architecturaux, statiques et autres de ces bâtiments, des fonctionnaires qui ont délivré les permis de zonage et d’occupation, des fonctionnaires municipaux qui n’ont pas mené d’inspections efficaces et des fonctionnaires du ministère qui n’ont pas veillé à ce que les inspections soient correctement effectuées, ainsi que des fonctionnaires responsables du nombre élevé de décès dus aux tremblements de terre, principalement en raison de la mise en œuvre “tardive, incomplète ou défectueuse” des efforts de recherche et de sauvetage.

The remaining of an old building torn down to the ground

[Pour en savoir plus : Turkey’s top bar association files complaint against contractors, gov’t officials for ‘murder’ after earthquake ]

Le fait que même certains des immeubles les plus récents se soient effondrés a remis en question les normes de sécurité des bâtiments en Turquie. La BBC a examiné trois nouveaux immeubles, aujourd’hui en ruines, pour savoir ce qu’ils révèlent sur la sécurité des bâtiments.

Les techniques de construction modernes sont censées rendre les bâtiments résistants aux tremblements de terre de cette magnitude. Et les réglementations adoptées après les précédentes catastrophes survenues dans le pays étaient censées garantir la mise en place de ces protections. Cependant, avec l’effondrement de tant de bâtiments dans la région touchée, de nombreux Turcs s’interrogent sur la nature des normes de construction.

[Pour en savoir plus: Turkey earthquake: Why did so many buildings collapse?]

HIC exprime ses plus sincères condoléances aux familles des victimes du tremblement de terre en Turquie, en Syrie et au Kurdistan.

Nous déplorons les conséquences qui aggravent une crise préexistante dans la région, qui est affectée par la guerre en Syrie depuis plus de dix ans, et nous soutenons toutes les initiatives qui visent à rechercher les causes des effets de cette tragédie ainsi qu’à défendre les droits de l’homme de tous les habitants pendant cet état d’urgence et à l’avenir.