Hic remembers

Hommage aux acteurs cruciaux

HIC a célébré son 40ème anniversaire après l’Assemblée Générale de Quito (16 octobre 2016), dans le cadre des activités durant d’Habitat III. Cela a constitué une célébration émouvante et inspirante, une occasion pour se remémorer 40 ans d’action, de souvenirs et de réalisations, de lutte pour les droits liés à l’habitat et à la justice sociale et pour planifier l’avenir de la Coalition.

Au cours de cet événement, HIC a rendu hommage aux acteurs clés de son histoire et, ensemble, nous avons évoqué ceux et celles qui ont contribué au travail de la Coalition au moyen de textes et d’images et avec des contributions inestimables des Adhérent-e-s et des Ami-e-s de HIC.

Malheureusement, l’année 2017 a été dramatique pour HIC puisque la Coalition a perdu d’autres collègues, dont certain-e-s dans des circonstances tragiques.

Cette section rend hommage à chacun d’eux et à chacune d’elles.

Han Van Putten

Han (Johannes Gerrit) van Putten est né en 1922. Il a obtenu son diplôme de Droit à Leyde et a commencé sa carrière en tant que fonctionnaire au Ministère Néerlandais des Affaires Étrangères.

Han van Putten a été l’un des fondateurs de Habitat Committee (Comité Habitat) à Stockholm en 1972, devenu ensuite Habitat International Council. En 1976, il a coordonné le Forum Habitat en parallèle à la Conférence des Établissements Humains à Vancouver. À l’occasion d’une réunion d’ONG lors de la première session du Comité des Nations Unies pour les Établissements Humains (ONU Habitat), à New York en avril 1978, le Comité l’a élu premier Président de l’Union Internationale des Autorités Locales (La Haye), laquelle s’est engagée à accueillir le Secrétariat du Comité des ONG. De 1978 à 1987, il a assumé le Secrétariat Général de HIC et a été élu Président de HIC en 1989 pour un mandat de quatre ans. Han a été nommé Président Honoraire de HIC en 2002.

En octobre 2006, à La Haye, Pays-Bas, HIC lui a rendu hommage lors d’une cérémonie spéciale. Il a assisté pour la dernière fois aux réunions mondiales de HIC à Barcelone en février 2008, et c’est là que le Conseil et l’Assemblée Générale de HIC ont décidé de lui accorder, ainsi qu’à Enrique Ortiz, la distinction d’être les deux premiers intégrants du Conseil des Sages de HIC. Le 17 octobre 2009, Ana Sugranyes, Secrétaire Générale de HIC et Joseph Schechla, Coordonnateur de HIC–HLRN ont rendu visite à Han à La Haye et lui ont remis le certificat du Conseil des Sages dont le texte est le suivant: «Habitat International Coalition (HIC) Créé en 1976, le Conseil de HIC réuni à Barcelone en février 2008 a décerné le titre d’intégrant du Conseil des Sages à Han van Putten pour signifier qu’il est gardien de connaissances précieuses, résultant de son engagement au fil du temps envers HIC, envers son évolution et envers la lutte pour le développement centré sur les personnes et le développement durable des établissements humains.

Le Conseil confère aux intégrant-e-s du Conseil des Sages, l’appartenance à HICAcademy et le privilège d’éclairer HIC, en transformant les villes, les villes et les villages du monde, en lieux où vivre dans la paix et la dignité pour toutes et tous». HIC déplore le décès de Han van Putten et rend un hommage particulier à sa sagesse, sa vision et ses nombreuses contributions professionnelles à la construction de Habitat International Coalition, depuis ses origines. L’héritage et le travail de toute la vie de Han van Putten constitue une importante partie constitutive de Habitat International Coalition dont nous nous continuons toutes et tous à bénéficier.

Benno Heinen (Master d’Économies Politiques) a été le premier Secrétaire Général de DESWOS, la Fédération allemande des Sociétés de Logement fondée en 1969 et devenue plus tard l’Association allemande d’Aide au Développement pour le Logement Social. Il a fait partie de l’’une des premières missions sur le terrain en Afrique et était consterné par les conditions de vie en Éthiopie. Il était tellement affecté par la misère des personnes qu’il voulait améliorer leur habitat en faisant la promotion des coopératives de logement auprès des communautés locales. Il a également identifié les problèmes des coopératives de logement en Afrique et a proposé des approches visant de futures actions. A partir de cette première visite sur le terrain, DESWOS a fait la promotion de l’instauration du logement coopératif en Amérique latine, en Asie, en Afrique et en Europe.

Benno a conclu que les coopératives de logement pourraient apporter des améliorations significatives aux conditions de vie des communautés locales ainsi que contribuer au développement du logement en Afrique si, pour faciliter leurs opérations, l’on opérait la mise en place de conditions favorables. Ces conditions comprenant les éléments suivants:

  • Allocation préférentielle des terres;
  • Normes adéquates de construction;
  • Matériaux appropriés de construction
  • Conditions financières favorables aux groupes à faible revenu;
  • Encouragement à la formation de coopératives;
  • Mise en place de structures de formation pour les dirigeant des coopératives et les coopérativistes.

Benno Heinen a été le premier Président de HIC de 1978 à 1984.

Benno Heinen

David Hall

David Hall, urbaniste et militant pour le développement durable, né en 1933, s’est formé à Cambridge, où il a obtenu ses diplômes en anglais et en économie. Après avoir travaillé en tant que stagiaire en gestion, il a voyagé autour du monde avec sa première épouse Lucy et a découvert sa vocation dans la planification.

David a été nommé Directeur de la Town and Country Planning Association en 1967, poste qu’il a occupé jusqu’à sa retraite en 1995. L’association a joué un rôle essentiel en encourageant le programme de nouvelles villes de l’après-guerre. Mais, lorsque il a pris ses fonctions, ce programme était en phase terminale. Il a donc étendu le mandat de l’association afin couvrir tous les aspects de la planification. En 1971, il a créé une unité pionnière d’éducation environnementale, et l’édition mensuelle de son journal est devenue une ressource populaire pour les enseignant-e-s. Il a organisé le Council for Urban Studies Centres —l’équivalent urbain des centres d’études de terrain— duquel il a été le premier Président. Il a également créé le premier service mondial d’aide à la planification en 1973.

Le plus grand défi de David Hall était de rassembler l’association contre l’énergie nucléaire en Grande-Bretagne, contre laquelle il avait témoigné lors de l’enquête publique. Le livre de l’Association qui en a découlé, Planning and Plutonium (1978) reste un texte fondamental. Il a également été au centre d’une longue campagne sur le troisième aéroport de Londres, pour Maplin et contre Stansted et a adhéré également dès le début au concept de développement durable, en participant à des équipes de travail qui en ont produit le premier manuel pratique.

David a dirigé une grande délégation d’association à la Conférence des Nations Unies pour l’Habitat de 1976 à Vancouver, et à l’événement d’Istanbul, deux décennies plus tard, et s’est profondément impliqué dans le conseil permanent de ONU–Habitat à Nairobi.

Il a été invité à apporter son conseil sur l’aménagement du territoire et sur la rénovation urbaine dans le monde entier et a pris des congés sabbatiques auprès de plusieurs universités.

C’était un brillant orateur public. Il a motivé des organisations communautaires, des groupes d’action locale et des générations entières d’étudiant-e-s, autant localement qu’à l’étranger. Sa chaleur et son charme, et son intérêt pour tout —en particulier les difficultés et les tribulations de jeunes débutant leur carrière— l’ont rendu immensément populaire. C’était un homme dynamique et charmant, gentil, disposé à donner son temps aux autres, dévoué à sa famille et à son grand cercle d’ami-e-s, et pénétré d’une solide vocation sociale.

David Hall a été le deuxième Président de HIC, de 1984 à 1989. La Coalition a entrepris de grands changements au cours de son mandat, comme la création du Réseau Femmes et Abris (Women and Shelter Network), le déménagement du bureau central au Mexique et les modifications organisationnelles de Conseil à Coalition. Il a également joué un rôle essentiel pour rendre HIC plus démocratique et élargir sa représentation et a facilité l’ouverture de la Coalition à de nouveaux et nouvelles Adhérent-e-s.

Rabial Mallick

Depuis 1979, et durant toutes ces années, Rabial, né en 1950, a fait preuve d’un dévouement complet pour son travail visant à permettre aux communautés urbaines pauvres des grandes villes de l’Inde (à commencer par Dharavi à Mumbai) de s’inscrire au sein de la société. Pendant trente ans, il s’est activement engagé auprès de nombreuses organisations telles que Christian Institute for the Study of Religion and Society (CISRS), Asian Coalition for Housing Rights (ACHR), Leaders and Organisations of Community Organisations in Asia (LOCOA), People’s Responsible Organisation of United Dharavi (PROUD), Institute for the Development of Education and Action (IDEA), People’s Union for Development and Reconstruction (PUDAR), ainsi que Habitat
International Coalition (HIC).

Au sein de CISRS (fondé en 1957), Rabial a joué un rôle important en engageant des femmes, des tribus et des minorités dans le mouvement social de tout le pays. Il disposait d’un large réseau impliquant des centaines d’ONG et d’organisations de la société civile avec lesquelles il y était en contact régulier pour le développement des mouvements sociaux et l’amélioration des conditions de vie des groupes marginalisés et oubliés de la société. Les programmes communautaires d’organisation ont représenté le principal domaine d’activité de CISRS et ont lutté pour améliorer les conditions de vie des pauvres urbains dans différentes villes d’Inde.

Au cours de cette longue période, Rabial a assumé la coordination nationale du Forum National des Abris pour les Sans-abris en Inde. Son travail consistait aussi à effectuer la liaison avec les ONG nationales et les organisations de la société civile d’Inde dans leur lutte pour le droit au logement et aussi pour leur fournir des services de base et des moyens de subsistance.

En outre, il a été fondateur, organisateur etconsultant de Proud and Power à Mumbai et du comité de coordination de Slum Dwellers à Kalkotta, où il a lutté pour le droit au logement, mobilisé les pauvres urbains et assuré leur développement durable. Il a également été le membre fondateur de Asian Coalition for Housing Rights (ACHR), City Net, LOCOA, et de India Habitat Forum (INHAF). Rabial a également participé activement au travail et aux activités des intégrant-e-s du Conseil de Habitat International Coalition (HIC) pour l’Asie à partir de 2006, était membre du
Comité organisateur d’Inde du Forum Social Mondial (FSM), du Comité Consultatif des ONG, de la Commission de Planification du Gouvernement indien; il était aussi le Directeur Honoraire et Secrétaire d’IDEA. Il est parvenu à mener à bien un grand nombre de réalisations, et faisait preuve de dévouement et consacrait son temps et son énergie à la défense des droits et de la dignité des pauvres et des sans-abris au Bengale occidental, en Inde et dans toute l’Asie. Rabial était le Représentant de la région d’Asie au Conseil de HIC.

Ted Añana

Teodoro «Ted» Añana mérite la reconnaissance de son pays. Il s’est occupé des pauvres de Bohol en tant que prêtre de paroisse, il a travaillé au National Secretariat for Social Action au bureau Justice and Peace, il a lutté avec les militants armés de Martial Law Era et a travaillé à partir de 1992 pour Urban Poor Associates, une organisation affiliée à HIC et basée aux Philippines qu’il avait fondé avec Denis Murphy. Il s’est tout spécialement préoccupé des familles pauvres victimes d’expulsions forcées. Nous devons rendre hommage à cet homme qui a consacré près de 40 ans de sa vie à son peuple. Ted a travaillé avec Urban Poor Associate, Adhérent de HIC installé aux Philippines.

Jorge Enrique Hardoy

Jorge s’est impliqué dans Habitat I sur l’invitation de Barbara Ward, alors Présidente de International Institute for Environment and Development (IIED). Il a participé, au sein d’un groupe de 24 spécialistes renommé-e-s (universitaires, technicien-ne-s, politicien-ne-s, activistes environnementaux et dirigeants syndicaux et dirigeant-e-s syndicales) à l’élaboration de la Déclaration de Vancouver, document qui a influencé les recommandations contenues dans le document officiel de la conférence. Il a également été conférencier et a participé au Forum Habitat, la conférence de la société civile organisée parallèlement à l’activité officielle.

Jorge avait une profonde passion pour ce qu’il faisait, révisant constamment la bibliographie, les données et les commentaires qui l’obligeaient à repenser les questions qui le passionnaient et à élargir les horizons. Il s’est toujours monté humble dans son travail, reconnaissant que les contributions à la connaissance sont le résultat de l’effort, souvent anonyme, de beaucoup de personnes. Il avait une foi totale dans les personnes et dans les loyautés personnelles. Ses atouts majeurs résidaient dans son ouverture d’esprit, sa capacité à identifier, à intégrer et à connecter de nouveaux thèmes et approches, et sa grande capacité de synthèse étaient des atouts remarquables. Doté d’une excellente vocation intégrative et organisatrice, il a, sans relâche, formé des réseaux, construit des ponts, uni des personnes, il a incorporé de nouvelles personnes, organisé des séminaires, fondé des éditoriaux et des magazines, ouvert des institutions et publié des articles et des livres.

Hilda Herzer

Hilda a été une pionnière et une référence essentielle du domaine des études urbaines en Argentine. Sociologue et célèbre professeure-chercheuse de l’Instituto de Investigaciones Gino Germani (Institut de Recherches Gino Germani) et de la Carrera de Sociología (Carrière de Sociologie), elle a été Directrice de l’Institut de Recherche de la Faculté de Sciences Sociales de l’Université de Buenos Aires entre 1989 et 1990. Tout au long de sa carrière, elle a publié un corpus important de recherches et de publications sur les questions environnementales et urbaines, et a bénéficié de reconnaissance locale et étrangère. Hilda était une chercheuse exemplaire et une grande formatrice de cadres de recherche, lesquels perpétuent son héritage.

Ses travaux sur la dégradation de l’environnement et la gestion des risques en Argentine —tels que son travail précurseur sur les inondations à Resistencia— a représenté une base fondamentale pour la recherche sur les catastrophes dans toute l’Amérique latine. Sa contribution a été capitale pour comprendre les relations société-nature dans la construction historique des catastrophes.
La lecture des travaux de Hilda permet de comprendre que les catastrophes et la pauvreté, ainsi que le bien être ou la richesse, sont le résultat des actions des hommes et des femmes, actions qui s’articulent tout comme les relations sociales.

Dans la recherche d’autres formats organisationnels —qui permettent d’élargir les perspectives et d’accompagner les processus sociaux—, Hilda a fondé CENTRO en 1990. C’est de là qu’elle a fait démarrer le point focal de la Région Sud de La Red de Estudios Sociales en Prevención de Desastres en América Latina (Réseau des études sociales en prévention des catastrophes en Amérique latine) et la Red de Investigación y Acción para el Desarrollo Local en América Latina (Réseau de recherche et d’action pour le développement local en Amérique latine).

Grâce à sa vaste trajectoire internationale, à ses compétences linguistiques et à sa grande capacité d’articuler les différents acteurs, Hilda a été l’une des principales personnalités qui ont contribué à formuler la stratégie de HIC à la fin des années 1980, lorsque la Coalition a choisi son ancrage dans le sud du monde (Limuru, 1987). Elle a ensuite été Représentante au Conseil de HIC et a été une référence de soutien au Secrétariat Général, au Mexique comme au Chili.

Padre Pichi

Prêtre des villes misères, José «Pichi» Meisegeier, compagnon du Père Carlos Mugica dans la Villa 31 de Retiro.

D’origine allemande, prêtre de la congrégation des Jésuites, il a choisi de se consacrer aux pauvres, ce qui l’a amené à travailler dans la chapelle de Saldías (un secteur de la Villa 31) et plus tard, après l’assassinat de Mugica le 11 de mai 1974, à le remplacer au sein de l’église Cristo Obrero, de la même Villa. Pour Pichi, «le travail pastoral consistait à rassembler les voisin-e-s autour de causes nobles et justes, comme la défense des droits de l’Homme, et entre ceux-ci, le droit au logement» ont expliqué les résident-e-s de la Villa 31, «Il a toujours été avec nous, les pauvres, toujours».

 

En pleine dictature, il a aidé les voisin-e-s de cette Villa violemment expulsé-e-s. Plus tard, il les a aidés à intégrer des coopératives dans les localités de la grande périphérie comme Derqui, San Miguel, Jose C. Paz, où ils et elles avaient été déplacé-e-s, sans aide d’aucune sorte. Au cours des dernières années, il avait collaboré à l’urbanisation de certains des blocs de la Villa 31.

Avec les autres curés du mouvement des villes misères, il s’occupait de la création de coopératives, comme Copacabana, une organisation autogérée qui est parvenue à ce que de nombreuses familles puissent obtenir leur logement par leurs propres moyens.

Le prêtre se réunissait avec les voisin-e-s de la Villa 31et les étudiant-e-s universitaires qui se consacraient à la difficile tâche d’urbaniser l’énorme établissement humain de Retiro et il «était très sincère avec nous, il disait toujours la vérité même lorsqu’elle était pénible (…) il essayait toujours de nous unir et nous parlait avec respect».

SEDECA, l’une de ses créations, accom- pagne déjà depuis plus de 30 ans des organisations populaires dans leurs luttes pour une vie digne et a été le foyer du Père Pichi jusqu’à son dernier jour. Il avait aussi sa place au CIAS (Centro de Investigación y Acción Social–Centre de recherche et d’action sociale) de ses compagnons jésuites et à la Fundación Vivienda y Comunidad (Fondation logement et communauté). Mais sans aucun doute, sa place était parmi les habitant-e-s de la villa. Comme l’a bien dit le Père Eduardo de la Serna «énormément de gens ont aujourd’hui leur maison, peut-être sans le savoir, grâce à Pichi».

Marisa Solari

Quiconque l’avait entendue parler savait que Marisa n’était ni portègne ni argentine, ses intonations reconnaissables entre toutes référaient immédiatement à ses origines de Lima, la capitale du Pérou qu’elle aimait. Elle y avait dirigé et développé une expérience très intéressante, celle de Minka, une ONG qu’elle avait fondée pour l’exportation d’artisanat rural et indigène de la montagne et de la forêt tropicale péruvienne pour le marché solidaire et alternatif d’Europe, des États-Unis et du Japon. Minka a reçu plusieurs fois le trophée au principal groupe exportateur d’artisanat du Pérou; une activité que Marisa soutenait encore à distance.

Au Pérou, elle était également très active au plan politique, militant dans les groupes proches de la Gauche Unie du Pérou, assumant un rôle actif et cohérent avec son idéal de transformation des relations sociales d’oppression auxquelles était soumise la majeure partie des Péruviens. Elle s’est installée en Argentine avec son compagnon et ses filles. C’est à partir de 1985, et après avoir collaboré avec Adolfo Pérez Esquivel (au SERPAJ), que le Secrétariat commence à se pencher sur la question du logement des pauvres. Marisa s’adaptait, mais continuait à être sainement non-conformiste: elle ne faisait pas de compromis (comme on dit communément en Argentine). Elle inculquait toujours le travail d’équipe, mais dirigeait avec fermeté et planification.

Elle se distinguait par son esprit fraternel et amical, comme la mère-nourrisseuse qu’elle était. Cet aspect de sa vie culminait dans son témoignage d’affection, lorsqu’elle partageait ses repas en servant de délicieux plats péruviens qu’elle aimait cuisiner aux autres, et qui préservait le souvenir de son pays bien-aimé. Le refus du compromis de Marisa et son non-conformisme sain, compris comme une indignation éthique, ont beaucoup défini le sens de sa vie, pour défendre les pauvres, les personnes sans terre et sans abri. Et face au conflit crucial de notre temps: celui des
défavorisé-e-s en lutte contre ceux et celles qui continuent de les asservir. Ce non-conformisme éthique a donné une certaine cohérence et transparence à ses actions, à toute la vie de Marisa, à sa volonté inébranlable de persévérer dans son engagement envers les autres. Et tout cela est né de l’exemple que Gustavo Gutierrez a reçu de son professeur très apprécié à l’Université Catholique de Lima, lorsqu’il entamait ses études de sociologie.

C’est ainsi que nous nous rappelons de Marisa, ici à SEDECA, et nous remercions votre hommage fraternel à Marisa.

Fernando Cháves

Fernando Cháves, également Federico ou «Pelado» pour de nombreux compagnons d’exil argentin, était un combattant, un créatif, un stimulateur d’idées, un exécuteur de propositions. On le surnommait «vip-vip», pour sa capacité d’être toujours en mouvement d’un pays à l’autre, cavalant derrière les bus, les trains et les avions, pour contacter des collègues, proposer des idées, écouter, interroger et proposer.

Né le 20 mai 1936 à Buenos Aires, il avait vécu dans différentes parties du monde, lors de son enfance en Suisse, à Genève et à Paris, ensuite, après la fin de ses études à Buenos Aires, à Jujuy,
à Tucumán, à Cuba, en Espagne, en Italie, en Mauritanie, en Équateur, pour finalement s’installer dans sa maison à Cordoue avec Ana Falú, sa deuxième épouse. Promoteur de HIC, il faisait partie de la Coalition depuis 1984. Il avait 5 enfants et de nombreux petits-enfants qu’il adorait et qui l’adoraient.

Au cours de ces 40 années de HIC, il faut dire que Fernando Cháves a été l’un des architectes artisans de l’articulation latino-américaine. Conjointement avec Enrique Ortiz, Frutos Vivas et bien d’autres personnes encore, il a participé à cette ini- tiative et à la trajectoire internationale de HIC, et ils ont invité d’autres personnes et des organisations non gouvernementales qui favorisaient les transformations dans la région à rejoindre HIC. Nous nous souvenons aussi de tant d’autres chers compagnons tels qu’Arturo Mier y Terán, qui était un grand ami du Pelado, ou notre très chère Hilda Herzer, merveilleuse compagne et amie de Fernando, d’Horacio Berretta qui l’a soutenu lors de son retour en Argentine, ainsi que de beaucoup d’autres personnes avec qui il a toujours maintenu un dialogue politique.

Beaucoup de souvenirs de cette personnalité irrésistible qu’était Fernando Cháves, tant d’anecdotes qu’il est difficile de choisir, mais je ne peux pas m’empêcher de me souvenir de sa fierté quand il a reçu, comme présent, le «bâton de commandement» des Indigènes de CONFENIAE. Les compagnons Viteri, Ampang, certains leaders indigènes avec lesquels il avait promu, depuis l’ALAHUA, —l’Association latino-américaine pour l’habitat, l’urbanisme et l’architecture—, en Equateur, des projets productifs de logements; le merveilleux rêve de la ville indigène dans l’Amazonie équatorienne. Il s’était chargé, avec Rafico Sancho, maire à cette époque, de l’articulation des acteurs sociaux avec la municipalité amazonienne d’El Puyo.

Fernando était un combattant et un révolutionnaire, il a toujours été un architecte engagé au service des personnes et de leurs besoins, préoccupé par les questions urbaines et du logement. Il était également penseur, un homme de réflexion intellectuelle permanente et Professeur d’université à l’UBA, à l’UNT à Tucumán et à l’UNC à Cordoue. Expert auprès de l’UNESCO sur les problèmes des catastrophes, ainsi qu’auprès de la Croix Rouge Internationale, il a aussi été Ministre du Logement dans la province de Tucumán et Fondateur de CISCSA Argentine, ONG qu’il a
établie lors du retour à la démocratie après son retour au pays, au début des années 80.

Il est difficile de synthétiser en quelques lignes la trajectoire de toute une vie aussi engagée que celle de Fernando. Parmi les prix qu’il a reçus entre 1980 et 1985 pour ses contributions à des programmes de logement adéquat, il convient de mentionner le premier prix au système de construction de bâtiments de logement et d’intérêt social en bois au Pérou. Président de la Société
des Architectes de Tucumán et affilié à la SEP, Société Équatorienne de Planification, à Quito, en Équateur, Fernando a été l’auteur de publications, de réflexions, ainsi qu’un mobilisateur infatigable, un politicien engagé et un révolutionnaire très aimé.

Horacio Berreta

Horacio Blas Berretta, architecte exceptionnellement performant en termes professionnels, a également été très productif en tant que peintre, muraliste, sculpteur, céramiste, maitre verrier, poète et écrivain. Professeur à la FAU-UBA, Directeur d’études à la Faculté d’Architecture de l’Université Catholique de Cordoue, il était aussi Chercheur principal du Conseil National de Recherches Scientifiques et Techniques.

En 1967, il a créé le Centro Experimental de la Vivienda Económica (Centre Expérimental du Logement Economique) à Cordoue et, en 1973, l’Asociación de Vivienda Económica (Association du Logement Economique).

Il a débuté, avec un groupe d’étudiant-e-s, un domaine de recherche alternative sur la problématique socio-environnementale. Á ce premier espace de laboratoire atelier de développement de la technologie de la construction se sont ajoutés le champ de formation et de transfert de technologies intégrales, le champ d’évolution des résultats, en lien avec les questions de socio-organisation, d’économie juridique, de gestion de la pro- duction et de diffusion.

En relation permanente avec la population des quartiers les plus pauvres, ils ont organisé des coopératives, des groupes d’auto construction, en ateliers de production de matériaux de construction.

Ses publications, entre lesquelles figure le livre «Vivienda y Producción para las Mayorías» (Logement et production pour les majorités), était et reste un texte de référence pour les travailleurs et travailleuses de l’habitat populaire. Les idées illustrées sous forme d’images englobent une cosmovision du monde, une description des problèmes concrets, en alternant le drame et l’espoir, la
théorie et la pratique, la poésie, la réflexion et la praxis engagée, résumant son idéologie humaniste sociale et chrétienne.

Horacio et son équipe ont reçu de nom- breux prix nationaux et internationaux.

Claudio and Nelly

Le père Claudio Faivre Duboz et Nelly Evrard, travailleuse sociale, «Claudio et Nelly» pour nous toutes et tous, ont laissé une empreinte profonde à Rio Negro, en Argentine.

Claudio et Nelly ont défini une ligne de travail très importante, dans laquelle dénotent particulièrement les projets «Un techo para mi hermano», Banco Popular de la Buena Fe et Pastoral Carcelaria, entre autres. Mais la liste des initiatives sociales qu’ils ont dirigé ou accompagné, de leur travail avec les migrant-e-s, les indigènes, les chômeurs et les chômeuses et les prisonnier-e-s, jusqu’aux activités liées à la défense des droits humains et sociaux, est interminable.

Le prêtre marocain (bien que de nationalité française) et la travailleuse sociale belge sont arrivés séparément en Argentine à la fin des années 1960 et au début des années 1970 pour exercer leur profession et, après presque quatre décennies, ils ressentaient «un impact très profond» dans leur vie et considéraient l’Argentine et Rio Negro comme leur deu- xième foyer.

Nelly était belge, travailleuse sociale et est arrivée dans le pays en 1969. Elle a été arrê- tée sous la dictature militaire et, lorsqu’elle a retrouvé sa liberté, elle s’est rendue à Choele Choel, où elle a rencontré le Père Claudio et c’est alors qu’ils ont entrepris leur travail conjoint. Né il y a 80 ans au Maroc, Claudio a fait ses études théologiques à Lyon, en France. En 1972, il est arrivé dans le pays. Il venait pour cinq ans et y est resté 35. Il a exercé ses fonctions de prêtre à Chaco, Formosa et Río Negro.

En 1986, à la suite de l’appel de l’évêque Miguel Hesayne et de l’initiative d’une paroisse en réponse aux besoins des familles angoissées par leur situation de logement, le Programme Diocésain «Comisión parroquial pro–vivienda» voit le jour, dépendant de l’Évêché de Viedma. L’action débute par l’accompagnement de ce groupe de familles dans leur requête d’attribution de terres auprès de la Municipalité, en novembre 1986. En mai 1987, l’Ordonnance Municipale approuve la cession en possession précaire de 17 lots à la «Comisión parroquial pro–vivienda». Deux
ans après, l’Evêque propose à Claudio de se consacrer exclusivement au programme «Comisión parroquial pro–vivienda», tâche qu’il entreprend avec Nelly et un groupe de technicien-en-s installé-e-s dans plusieurs villes de la province.

Après 12 ans de labeur et en raison du développement territorial qualitatif et quantitatif, les intégrant-e-s de l’ancien programme décident de former une association civile, le 7 août 1999. Aujourd’hui, l’Association Civile UN TECHO para mi Hermano est une réalité vieille de trois décennies, installée tout au long de la province de Río Negro et représente une référence du travail développé avec les communautés marginalisées en Patagonie.

Nelly et Claudio sont des citoyen-ne-s il- lustres de la province de Rio Negro. Venu-e-s d’Europe pour s’installer dans le pays il y a plus de 30 ans afin de travailler avec les secteurs les plus pauvres, ils sont retournés en France il y a quelques années et Nelly y est décédée, mais elle a laissé de profondes traces qui persistent encore.

 

Pendant 17 ans, Jeaneth a consacré ses efforts à la cause du logement populaire en Colombie. Au cours de sa carrière à FEDEVIVIENDA, Jeaneth a travaillé à l’accompagnement des processus de production sociale, tant dans les projets de logement que dans l’équipe de gestion de la Fédération.

Sa principale contribution a été de diriger les initiatives et le pro- gramme éducatif qui a fini par englober une vaste gamme de problèmes allant de l’autogestion, à l’aménagement du territoire
et à la politique foncière. L’impact de ce travail continue d’être d’actualité dans la formation de centaines de dirigeants sociaux, de professionnels et de cadres d’administration publique dans les
municipalités colombiennes. Elle a toujours collaboré à toutes les initiatives et projets de HIC–AL avec un grand enthousiasme, et beaucoup d’affection et de solidarité.

Son talent professionnel était toujours associé à une chaleur humaine incomparable, et c’est ainsi que elle restera gravée dans nos mémoires.

Jeaneth López

Faisal Husseini

From 1982 to 1987, Israel’s occupation forces repeatedly placed Faisal under house arrest and banned him from leaving the city. He was imprisoned several times from April 1987 to January 1989, but remained active in the First Intifada (1987-1993).

In late 1980s, Husseini, in coordination with commanders of PLO, decided to enter a new phase of Public Struggle that is based on the resolutions of International Legitimacy for the sake of establishing a Palestinian State with Jerusalem as its capital next to an Israeli state.

He became member, and later head of the Palestinian delegation to the Madrid Middle East Peace Conference and subsequent talks, led the PLO’s Fatah faction in the West Bank, was a member of the PLO’s Executive Committee and PA Minister without Portfolio. After the PA’s creation with the Oslo Accords, he became responsible for the Jerusalem file, while the status of the city was postponed to the second phase of the Accords and the “Final Status Agreement”, which never were reached.

Faisal’s last official post was Palestinian Authority Minister for Jerusalem Affairs as of 1994. Faisal Husseini died of a heart attack in Kuwait on 31 May 2001, while trying to mend relations between the Kuwaiti government and the PLO, which were broken at the time of the 1991 Gulf War. Husseini was buried in a family tomb near the Dome of the Rock, in a funeral attended by thousands. Following Husseini’s death, Israeli police seized his headquarters, the Orient House and its branches, which Israeli forces looted and continue to occupy to this day.

Mansour Kardosh (1920 –1998) was a Palestinian hero and defender of the land against colonization and land-grabbing by the Zionist forces that became the State of Israel in 1948. In 1948, he was a member of the National Committee in Nazareth, which oversaw the organization of resistance in the city. He was one of the catalysts of popular and worker consciousness in the awakening of protests against the 1956 tripartite (British, French and Israeli) aggression against Egypt, which was accompanied by Israeli massacres inside Palestine, notably the Kafr Qasim village massacre in October 1956.

Mansour worked with Saleh Baransi in 1956 to form the Popular Front, in cooperation with all progressive forces for the defense of the rights of the Arabs against the policy of the Zionist aggression and its repressive practices, displacement and racial discrimination and humiliation. Despite significant progress, in 1958, after the union of Egypt and Syria, the Communists in Iraq, Syria, Egypt, Jordan, Lebanon stood together against Abdel Nasser, the Popular Front and left nationalists split to set up al-Ardh (Land) Movement, embodying the Palestinian Arabs’ link to their land and homeland.

Mansour Kardosh

In 1975, he was one of the founders of the Voice Association as the first national cultural institution in the occupied territory, and remained its president until the its resources were depleted. Mansour participated in 1976 establishment of the Ansar Prisoner Association for the defense of political prisoners and support to their families, which he headed for several years.

He also participated in the 1976 declaration of the first Day of the Land, on March 30, to reject the occupation and to protest against the confiscation of land in the Galilee. He joined the 1981 establishment of the Development Association, which was the first national economic activity in the Arab sector within the Green Line (1949 Armistice border of Israel). During the Gulf Crisis and the outbreak of the war in January 1991, Mansour Kardosh and some old members of the Land Movement conducted an opinion survey that resulted in the establishment of National Socialist Front, which resembled the principles of al-Ardh Movement.

Mansour then initiated the establishment of the Arab Human Rights Association (HRA), which had an activity many external contacts led to sensitize Western societies similar to the suffering of the people of Palestine under the Zionist occupation and remained its president until his death. Arab Human Rights Association is a long-standing HIC Member since 1991, and was the focal point of the Palestinian Housing Rights Committee. HRA has been one of the most prominent contributors to the UN Human Rights System in its review of Israel and its system of institutionalized discrimination, dispossessing the Palestinian citizens of the Zionist state. In 1997 he was elected a member of the Municipal Council of Nazareth, representing the Nazareth League for Work and Change. Mansour is the author of several published books on the history of the Palestinian people and its culture. Mansour Kardosh died in Nazareth in 1998.

Nick Volk

Born in Teaneck N.J., Nicholas Volk soon decided that his goals in life included travelling the world and being able to sleep anywhere. Throughout his life, he fulfilled these goals by visiting 76 different countries and all continents (except Antarctica) and developed the ability to sleep anywhere from a boat deck on the Yangtze River to a grass hut in Central Africa.

Nick graduated from Harvard University in 1953 with a BA in International Relations and Affairs and later joined the U.S. Foreign Service in 1958. He and his wife Barbara lived in Southeast and East Asia, Washington and finally Canada, where Nick was posted to Toronto as a member of the U.S. Consulate. Years later Barbara encouraged Nick to use his talents of raising money to support those less fortunate. And so began his tireless crusade as an advocate for affordable housing and social justice. Nick was the driving force behind the Society of St. Vincent de Paul’s first foray into providing housing for low-income families.

Over the course of seven years, he created Vincent Paul Family Homes Corporation, a non-profit organization, as a way to mobilize the community and raise funds for affordable housing. Nick remained actively involved in this endeavor right up to his final days.

Nick started volunteering with Habitat for Humanity Toronto in 1993 and served on the Board of Directors from 1994 to 2002, and was the Chair from 1998 to 2002. After 2002, Nick continued his service to the Board in an advisory role. Nick was a tireless champion of both Habitat for Humanity and the families it served. Under Nick’s leadership, Habitat Toronto significantly increased its capacity to build homes for more families.

In addition, and over the years, Nick was Provincial Chair of St. Vincent de Paul, Chair of the Toronto Community Housing Corporation, a Member of Dixon Hall Community Services, the Ontario Non Profit Housing Association, the Rooftops Canada-Abri International Board, the Interfaith Social Assistance Reform Coalition, and long-time active Member of Our Lady of Perpetual Help Parish.

Nick’s ties with Habitat International Coalition (HIC) date back to his role as representative of the Canadian Housing and Renewal Association followed by his mandate as North American Region Representative to the HIC Board between January 2008 and December 2011. Nick became HIC Friend in 2006 and kept on making very valuable contributions to the broader Coalition. He participated in numerous HIC global events (Cairo 2005, Vancouver 2006, Barcelona 2008, Nanjin 2008, Cairo 2009, Belem 2009, Rio 2010) and he also volunteered for the Electoral Committees of the 2013 and 2017 HIC-NAM elections; Nick’s contributions were always very much appreciated.

Nick has been honoured with a number of recognitions. Notable among these is the Governor General’s Caring Canadian Award in 2003 for significant, sustained and unpaid contributions to the community in Canada or abroad, and the Canadian Housing and Renewal Association International Award in 2013 for outstanding work to advance international collaboration and dialogue among affordable housing leaders around the world and for contributions to international professional exchanges.

Nick was a restless fighter for social justice and the right to housing, a life-long supporter and friend of Habitat International Coalition. HIC Members and staff were very honoured to be his friends.

“Find a need. Ask what you can do to help. And do it”. (Nick Volk)

Edin de Jesús Martínez Ortega was born in Chalatenango, El Salvador, on August 1945. Edin undertook his Philosophy and Theology studies in the San José de la Montaña Seminar, between 1967 and 1973. In 1978 he graduated in Sociology from Rodrigo Facio University (San José, Costa Rica). He pursued his studies on European Cooperation in Rome, including study visits to Paris, Brussels, The Hague, London, Bonn and Geneva, as well as academic exchanges with each countries’ cooperation institutions, upon organisation by “Associazione Studi America Latina”(ASAL). Later, he studied financial technology for housing programmes at the DEG (Berlin, Germany) in 1983. Edin also complemented his education on foreign languages by spending some time in the United Kingdom and France. He was eventually appointed as Full Professor on Special Sociology at Universidad Centroamericana José Simeón Cañas, UCA, in 1984.

Between 1970 and 1986, he worked from different senior position at “Fundación Salvadoreña de Desarrollo y Vivienda Mínima” (Fundasal, El Salvador Foundation for Development and Basic Housing): Educational Unit, Social Action area, Planning and Studies Unit, and as the foundation’s Executive Director (1988-2009).

Edin Martínez

Was at that time that Edin became Member of the HIC’s Board, a position he held between 1988 and 1993. In June 2009, he was appointed Deputy Minister for Housing and Urban Development of the El Salvador government, a position he hold in an honourable and transparent way until May 2011.

Edin —as he was affectionately called by Fundasal staff— was loved by the communities he worked with, and fully passionate for improving El Salvador families’ environments through different working axis with the foundation. Edin fostered relations with cooperation entities. He also represented the foundation to national and international organisations, managed resources for programmes’ delivery, overseeing its appropriate use, always seeking to ensure Fundasal’s financial sustainability, and also promoting new policies and reviewing old ones.

His eyes would light up when he talked about his beloved wife Marise, to whom he referred as his best friend and partner of social struggles, family and sons. Fundasal and HIC deeply regretted Edin’s death on 24 July 2017.

Kuria Gathuru

Kuria Patterson Gathuru, a senior staff member of Mazingira Institute (HIC Africa Focal Point), passed away in Nairobi on 15 November 2017. He served tirelessly on the international stage as a HIC representative from 2014, for the urban food insecure constituency of the Civil Society Mechanism for the UN Committee on World Food Security. He participated in HIC event in Nairobi. He was a mentor and trainer par excellence on the practice of urban agriculture.

He had been very sick for a while but he was always coming to work at Mazingira when he could. He gave his life to improving things for the people around him, especially the urban farmers and the informal settlement farmers struggling to produce food. His house and heart were open to all the farmers of Nairobi and Environs Food Security and Livestock Forum, and before that to many others through Undugu Society and the Presbyterian Church. To him all were equal. Since the 1980s he has worked to bring urban agriculture to the City of Nairobi government. And he succeeded.

Sibonelo Patrick Mpeku was a leader of Abahlali baseMjondolo, a social movement of shack-dwellers living in South Africa’s informal settlements. He served as Chairperson of the local Sisonke Village branch, and as member of Abahlali ’s KwaZulu / Natal Provincial Council. Mr. Mpeku worked to defend the right of shack dwellers to basic services and political participation in Sisonke Village.

His murder is one of the multiple attacks that Abahlali baseMjondolo has suffered since its inception in early 2005, after a road blockade organized by residents of the Kennedy Road Shack Settlement in the City of Durban.

Abahlali baseMjondolo is a radically democratic, grassroots and entirely non-professionalised movement of shack dwellers whose membership has grown from the entire population of the 6 000 strong Kennedy Road settlement to the point where 13 entire settlements have voted to collectively affiliate to Abahlali and govern themselves autonomously from state politics.

There are also a further 23 branches in other settlements that are not collectively affiliated to Abahlali but which do allow independent political activity. The movement advocates for the rights of people living in shacks including access to decent housing, services and education. Its members have been the targets of ongoing intimidation and physical attacks due to corruption at the local political level. Since 2007, seven members of Abahlali baseMjondolo have been killed, including Sibonelo Patrick Mpeku.

Sibonelo Patrick Mpeku

The human rights defender was killed on 19 November 2017, when he was forcibly taken from his shack and stabbed to death by unknown assailants in the informal settlement of Sisonke Village in the province of KwaZulu-Natal.

Abahlali baseMjondolo described the Memorial Service as a celebration of “his life and his contribution to building the power of the impoverished in struggle. Mpeku was one of our great cadres who knew he needed to be humble and respect others in order to demonstrate the kind of leadership that we want. But at the same time Mpeku knew that he needed to be firm and brave to realise land, housing and dignity”.

Sibonelo Patrick Mpeku participated in HIC’s global meetings in Nairobi in October 2017 on behalf his grassroots movement. The terrible news shook HIC Members, Friends and Allies profoundly.

Selma Díaz Llera

Architecte et licenciée en sciences sociales de l’Université de La Havane, elle a créé, avec l’architecte argentin Rodolfo Livingston, le programme «Architectes de la communauté» à Cuba, une expérience qui a permis d’ouvrir des voies et de laisser une empreinte solide pour ceux et celles qui continuent à construire une architecture non seulement en tant qu’outil mais aussi en tant que service, et qui considèrent le logement comme un droit. Sa carrière professionnelle s’est toujours caractérisée par son engagement communautaire, sa surveillance alerte et vive de la discrimination et sa perspective de genre.

Engagée envers son pays et ses rêves de transformation, elle a travaillé très jeune au Ministère de la Planification aux côtés d’Ernesto «Che» Guevara. Des années plus tard, Selma a été affiliée au Réseau Femmes et Habitat d’Amérique latine et des Caraïbes et à Habitat International Coalition (HIC).

Elle était toujours présente dans les échanges avec ses collègues du Réseau Femmes et Habitat, revenant dans les conversations et les souvenirs. Selon les mots de ceux et celles qui l’ont connue, «Selma a montré son sens de l’humour, ses anecdotes, sa gentillesse: une femme exquise, aimable et ferme». Nous devrons honorer sa mémoire et son travail et son engagement inestimable en faveur des droits de l’Homme dans la région d’Amérique latine.

Josse van der Rest

Une grande figure des luttes pour la terre et le logement en Amérique latine, en Asie et en Afrique : le Père van der Rest. Son organisation SELAVIP, Servicio Latinoamericano, Asiático y Africano de Vivienda Popular, fait partie de HIC.

Josse, d’origine belge, Il a rejoint la Compagnie de Jésus en 1944 et a été délégué au Chili en 1958, où il a résidé depuis, s’il n’était pas à voyager quelque part dans le monde. Dans ses disputes contre les autorités chiliennes en pleine dictature, on l’a entendu vociférer : «Il faut faire le clown pour que ces abrutis comprennent quelque chose». Dans les années 90, il a inventé une modalité d’amélioration des maisons dans les quartiers populaires, en installant une chambre perchée sur des pilotis pour que les familles se sentent poussées une fois encore à arranger tout le reste du lopin, du logement.

Dans les sphères internationales, Josse van der Rest s’est fait connaître depuis le milieu des années 70 et spécialement à la première Conférence sur l’Habitat (Vancouver, 1976), par sa voix tonitruante, son rire et son sourire et son discours très direct: «52 % du monde est sans-abri», son livre d’introduction à la question de l’habitat, largement diffusé (1973) en plusieurs langues, où il introduisait ses préoccupations sur les conditions de surpopulation dont souffre la plupart des personnes partout dans le monde. Problème qui reprend beaucoup de son importance maintenant à l’époque de la pandémie.

Le développement international de Josse van der Rest et de SELAVIP s’est multiplié au moyen de centaines de voyages, partout dans le monde et dans tous les débats possible sur le logement. Il voyageait léger, avec un sac pendu à l’épaule, dans lequel se trouvait son oreiller, une bible et le modèle d’une des 500 000 mediaguas facilitées par la Fondation belge du même nom, qui a aussi soutenu des projets de dizaines d’Adhérent-e-s de HIC du monde entier.

Paul Maquet Makedonski

Directeur et fondateur de Cenca Pérou, Paul Maquet Makedonski laisse derrière lui un grand héritage en matière de luttes sociales urbaines, des enseignements précieux et une histoire de solidarité et d’engagement profond envers les secteurs les plus défavorisés de la société.

Paul était et reste un exemple de vie pour beaucoup d’entre nous qui croient qu’un autre monde est possible. De notre Coalition, nous sommes profondément reconnaissants d’avoir pu partager avec Paul tant d’espaces et de luttes, avec les récents échanges en ligne lors de notre dernière Assemblée générale début février, où Paul a participé.

Notre soutien aux camarades et aux membres de la famille de Cenca Peru autant que sa famille.

Et merci à toi Paul, pour tout ce que tu as partagé et pour ta lutte inlassable pour la justice sociale. Vous continuerez à être une source d’inspiration pour que, grâce à un travail participatif et collectif, nous puissions construire des lieux justes pour tous.

Katharine Coit

Katharine Coit est née à Boston (USA) en 1931, mais vit en France depuis 1958. Elle étudie d’abord les sciences politiques, puis la sociologie urbaine, et réalise une thèse sous la direction d’Henri Lefebvre sur la comparaison entre les associations de quartier aux États-Unis et les mouvements sociaux urbains en France dans les années 1970. Elle a étudié ces mouvements en tant qu’observatrice participante et a depuis été active dans divers mouvements luttant de différentes manières pour le droit au logement et le droit à la ville. Kath a travaillé pendant deux ans comme consultante pour l’UNESCO sur un programme lié au logement à bas prix, dans une équipe avec John Turner. De 1993 à 1995, elle a été coordinatrice d’un projet visant à améliorer l’habitat des bidonvilles de Ho-Chi-Minh City, au Vietnam.

Kath a travaillé pour l’Association Internationale de Techniciens, Experts et Chercheurs (AITEC) et Urbanisme et Démocratie (UDÉ), deux membres de HIC basés en France pour lesquels elle était représentante.

Elle était un écrivain critique et un analyste du droit à la ville dans le monde. Passionnée par le changement social et la dynamique culturelle dans les quartiers urbains, Kath Coit s’est particulièrement intéressée à la santé environnementale, à l’urbanisation et aux droits et à l’autonomisation des femmes. Elle a beaucoup voyagé et a aidé des communautés dans le monde entier. 

Elle ne manquait jamais une assemblée générale ou une autre réunion de HIC, ni une occasion de visiter les communautés locales, et était presque toujours accompagnée de Patrick, son partenaire. Kath a été membre du Conseil de 2006 à 2010, soulevant toujours des préoccupations pertinentes et importantes, luttant contre les inégalités et l’injustice sociale et se concentrant sur les jeunes et les communautés les plus défavorisés. 

En 2006, Kath a été la représentante des membres de HIC qui a demandé à HIC de surveiller et de rendre compte régulièrement des expulsions forcées dans le monde, alors que la base de données des violations de HLRN était en cours d’élaboration. Nous nous souviendrons toujours d’elle pour ses contributions permanentes à HIC.

Kath nous a quittés au début de l’année 2021.

 

RIP, chère Kath…

Abu Rayhan

Abu Rayhan Al-Beeroonee était le président fondateur et le directeur général de Shelter for the Poor au Bangladesh, une petite ONG locale dont la mission est de défendre les droits au logement et à la terre des pauvres urbains, également en lutte permanente et face à une crise de financement.

Shelter for the Poor est membre de HIC depuis 2004 et “Al-Bee” était l’un des animateurs de HIC, l’un de nos principaux leaders, notamment du Forum social mondial. Elle a participé à plusieurs de nos activités HIC mondiales.

Dédié à la surveillance et à la dénonciation de toutes les expulsions dans sa ville, il a toujours participé à tous les rassemblements organisés par les habitants des bidonvilles et aux protestations contre les expulsions, ainsi qu’aux collectes de fonds pour des projets de logement. Tout en faisant pression sur les autorités et en demandant l’accès à la terre pour les habitants des bidonvilles expulsés et leurs familles, son organisation a pris l’initiative de concevoir des maisons décentes avec des technologies très peu coûteuses (en tôle ondulée) pour les habitants des bidonvilles expulsés et leurs familles, avec des toilettes et une cuisine séparées.

Abu Rayhan, un homme modeste et doux, reste un exemple pour les membres de HIC pour son dévouement aux problèmes pratiques et son activisme tant au niveau local que mondial.

Malick Gaye

Notre collègue Malick Gaye, directeur exécutif d’ENDA Rup au Sénégal, un ami proche de la famille HIC, est décédé récemment, le 16 novembre 2021.

Malick faisait partie intégrante de HIC depuis ses débuts, représentant ENDA Tiers Monde et après, à partir des années 1980, ENDA RUP. En représentant les deux organisations, il a toujours apporté un changement critique dans la pensée et réagissait en se basant sur le besoin impératif d’aborder les défis urbains et la justice environnementale en s’appuyant sur les connaissances locales, l’innovation et la capacité d’organisation.

Malick était un leader charismatique, un sage, un homme de principe et un combattant, défenseur infatigable d’un monde plus juste pour toutes et pour tous et en particulier pour les plus petites communautés et les plus marginalisées. C’est ainsi que nous nous souviendrons de lui et que nous honorerons sa mémoire.

Depuis que nous avons informé les Adhérent-e-s et Ami-e-s de HIC de cette grande perte, nous avons reçu et été témoins d’un déluge de messages à la mémoire de Malick. Son départ est déploré par tous ceux et toutes celles qui l’ont connu, à travers l’Afrique et dans le monde.

HIC continuera à célébrer sa mémoire, à valoriser ses importantes contributions et à reconnaitre de son immense héritage pour les décennies à venir.

Toujours dans nos pensées, que Malick repose en paix.

Eike Schütz

Eike Schütz est décédé le 21 décembre 2021. Pour notre coalition, c’est la perte d’un cher collègue et ami qui s’est engagé auprès de nombreuses organisations Adhérent-e-s, et alliées de HIC pendant un demi-siècle.
Toujours impliqué dans les processus de production sociale de l’habitat. Notre coalition se souvient avec émotion de son amour de la nature et de son dévouement à la construction d’un monde meilleur pour tous.

Son honnêteté et sa rigueur institutionnelle, sa formation de charpentier et d’architecte, ses profondes qualités humaines et sa sensibilité sociale l’ont amené à observer, comprendre, stimuler et soutenir la diversité de nos processus régionaux et à appuyer les échanges et les actions communes qui font aujourd’hui la force de HIC. En outre, Eike faisait partie du groupe de personnes appelées “Conseil des sages de HIC”, un titre qui désigne des personnes comme Eike, gardien de connaissances précieuses de notre coalition, résultant de l’engagement des bénéficiaires envers HIC au fil du temps, de son évolution et de la lutte pour un développement durable et centré sur les personnes des établissements humains.

Sa retraite imposée l’a éloigné de ce qui donnait un sens à sa vie et heureusement, dans ces moments difficiles, nous avons pu reconnaître son travail et son amitié en réunissant le livre : “Vivitos y Coleando“, en mémoire de son héritage et de sa trajectoire, publié en 2002 avec de multiples témoignages de compagnons de route.

Eike Schütz nous laisse, non pas un vide, mais le défi urgent d’approfondir, d’articuler et d’élargir l’impact social d’une longue lutte visant à consolider de nouvelles façons d’habiter notre monde et de construire un monde plus juste pour tous et toutes.

Sa mémoire et ses souvenirs continueront à nous inspirer pour continuer à construire et à renforcer d’autres voies possibles.