Réunion avec les Adhérent-e-s de HIC en Afrique sur la crise COVID-19

Alors que l’urgence COVID-19 frappe l’Afrique, HIC a proposé à tou-te-s les Adhérent-e-s de la région de participer à une réunion virtuelle  afin d’établir un espace d’apprentissage et d’action collective. Lors de cette réunion, les Adhérent-e-s de HIC ont fait part de leurs préoccupations et de leurs expériences, ainsi que des mesures déjà prises dans leurs pays. La réunion a également permis d’entendre leurs besoins et la façon dont la coalition pourrait soutenir leurs efforts nationaux et régionaux”.

Déclaration de HIC: COVID-19 Nous avons besoin d’un Habitat des droits de l’Homme:  Anglais / Français 

Page sur le site web de HIC consacrée  aux activités et aux initiatives des Adhérent-e-s de HIC pour faire face au Covid-19: AnglaisFrançais

Sondage: Les Adhérent-e-s de HIC confronté-e-s à la crise du COVID-19

Allan Cain / Development Workshop (DW) / Angola

Allan Cain a indiqué que l’Angola est en confinement depuis 12 jours. Ceci combiné avec l’état d’urgence. Le nombre de cas confirmés et de décès est faible, mais il y a un problème avec les installations sanitaires et leur capacité à faire face à la crise. Il semble que les liens étroits avec le Portugal et la Chine aient pu contribuer à la propagation du virus.
L’équipe de Development Workshop (DW) travaille à domicile et se coordine en ligne avec un réseau local de plus de 100 communautés. L’accent est mis sur l’approvisionnement en eau dans les zones rurales et dans les établissements précaires autour des grandes villes. L’assainissement est également essentiel, car l’eau et l’assainissement ont tous deux un impact sur la transmission locale du virus. Un travail important est également mené pour former la population locale à l’hygiène et aux mesures de base pour éviter la contagion. DW a dû modifier l’objectif de certains projets pour essayer de garantir des biens de base à la population locale (alcool, gants), développer une campagne de diffusion continue et encourager la collaboration avec les communautés locales pour suivre la situation et la propagation de la maladie.

Yves Jöel Zoffoun / ONG Bethesda / Benin

Yves Jöel Zoffoun a commencé par évoquer les personnes infectées et celles qui sont décédées. Il a ensuite repris les chiffres sur le continent, 10 000 cas en Afrique jusqu’à présent et 480 décès dans la région. Yves a souligné que ce n’est pas une fiction mais la réalité, et que nous sommes fragiles et avons besoin de la solidarité entre tou-te-s. Il a ensuite remercié la Présidente de  HIC et le SG GS pour cet échange. Le premier cas au Bénin a été enregistré le 16 mars. En même temps, une commission nationale a été créée au Bénin avec des mesures communiquées à la population, notamment la fermeture des frontières et la mise en quarantaine des voyageurs et voyageuses entrant-e-s, la fermeture des écoles jusqu’au 10 mai, le confinement dans les grandes villes, où se concentrent les principales maladies, l’utilisation obligatoire de masques, la suspension des transports publics et la limitation de l’utilisation des voitures particulières, désormais limitée à 4 personnes portant des masques. Toutefois, les marchés et les supermarchés restent ouverts. L’ONG Bethesda dispose d’un vaste réseau de plus de 800 collaborateurs et collaboratrices dans tout le Bénin qui se consacrent à la sensibilisation sur la maladie et demandent aux personnes de travailler à domicile. Le personnel de l’ONG Bethesda se conforme aux mesures organisationnelles. En ce qui concerne le système de santé, les hôpitaux aident les communautés, et de l’eau et des masques sont distribués, mais il n’y en a pas assez pour tout le monde.

Armand Nouwe / Codas Caritas / Cameroon

Armand Nouwe a salué la grande famille de HIC et a informé que l’équipe de Codas Caritas Douala va bien. Le Cameroun a enregistré des cas depuis le début du mois de mars et maintenant 750 cas sont confirmés ainsi que 10 décès, malheureusement. Les mesures suggérées par l’OMS ont été mises en œuvre et renforcées par le gouvernement national, notamment une meilleure hygiène et l’isolement des élèves et étudiant-e-s. L’un des défis est que la situation économique ne permet pas un confinement général, de plus garantir l’accès aux besoins essentiels est impossible avec un confinement général. On s’inquiète de l’impact économique d’une telle mesure. D’autre part, l’utilisation de masques est obligatoire et le nombre de places dans les transports publics (bus, taxi, moto-taxi) est limité. Mais il manque à ces mesures un plan d’action coordonné en lien avec la décentralisation, dans le but d’atteindre les habitant-e-s au niveau des communes, des quartiers. Parmi les autres mesures figure l’interdiction des rassemblements publics de plus de 50 personnes.

Codas Caritas Douala a réorienté son agenda social pour sensibiliser tout le monde à la menace du COVID19 et pour coordonner et travailler avec certaines associations la distribution des masques dans certains marchés des quartiers populaires et les dispositifs de lavage des mains à des endroits stratégiques dans les quartiers afin de garantir un maximum de sécurité.

Daniel Nonze, Lucas Tassi / Association des Amoureux du Livre (ASSOAL) / Cameroon

Daniel Nonze de ASSOAL est d’accord avec les commentaires d’Armand de Caritas Douala. Il ajoute que l’Etat du Cameroun a mis en place un programme d’accompagnement des élèves pendant le confinement à travers la radio et la télévision. Il a signalé que le seul problème avec ce dispositif est que tous les enfants n’ont accès ni à la radio ni à l’électricité. Il a aussi signalé que les commerces et les bars sont formés de 18h à 5h. il a ajouté que des campagnes de dépistages massifs sont organisées dans certaines villes du pays. Daniel a dit que suite à la Stratégie Gouvernementale de Riposte face à la pandémie de Coronavirus (COVID-19) et la Déclaration Spéciale du Premier Ministre, Chef du Gouvernement du 24 Mars 2020, le Président du Bureau Exécutif (BE) et le Coordonnateur Générale des Programmes de ASSOAL ont pris des mesures provisoires relatives au confinement du personnel. Un plan pour assurer le service minimum a été arrêté. Les membres de l’équipe techniques travaillent à partir de leur domicile. Les moyens de communications, les téléphones et les groupes sont utilisés. Le reste de travail est fait à partir de la maison et les échanges entre les membres de l’équipe se font pendant cette période par le biais des réseaux sociaux notamment les groupes whatsapp créés. Les réunions d’équipes se font tous les lundis sur le groupe watsapp CGP de 9h à 11h. Une note d’engagement a aussi été produite et diffusée par l’association. Un certains nombres de documents sont produits et partagés tous les vendredis en prélude à la réunion et la participation de tous est obligatoire. Il s’agit de: Compte rendu de la dernière séance par le chargé  de suivi-évaluation et suivi des recommandations; Rapport hebdomadaire individuel par chacun ; Synthèse des rapports individuels par le chargé de suivi-évaluation ; Plan des activités prioritaires à mener pour la nouvelle semaine par le chef de projet; Projets de recommandations pour la semaine.

Pour ce qui est de nos cibles, des groupes WhatsApp ont été créés pour faciliter la circulation des informations liées aux activités et à la pandémie. Un groupe whatsApp a été créé pour permettre aux membres et partenaires de mener des réflexions sur l’impact de la pandémie sur les citoyens maintenant et après.  Des campagnes de sensibilisation sont organisées via le Centre d’Appel de l’organisation. Pour ces campagnes, les différentes bases de données de nos cibles et bénéficiaires sont utilisées pour envoyer des SMS de sensibilisation. Des masques ont été achetés et distribués aux bénévoles, volontaires et personnels de l’association. En perspective, formation théorique et pratique des volontaires/facilitateurs sur les techniques de sensibilisation et d’accompagnement des communautés sur la pandémie. A cet effet, des gadgets comme des casquettes, T-shirts, affiches, flyers et autocollants seront produits. Daniel remercie le groupe et espère que cette initiative aidera tout le monde. Lucas Tassi a remercié pour l’invitation et a recommandé que cette initiative se poursuive. Il souligne l’importance de la solidarité entre les différentes organisations.

Dominique ESSONO / Réseau National des Habitants du Cameroun (RNHC) / Cameroon

Dominique Essono a expliqué que le RNHC milite pour que des ménages (urbains et ruraux) soient logés décemment au Cameroun avec un accent sur la sécurisation foncière. Cela se réalise par le biais d’une stratégie qui consiste à organiser les habitant-e-s des quartiers défavorisés, les victimes et les présumées victimes des évictions et les déplacé-e-s internes autour des coopératives d’habitat. Et donc le RNHC travaille pour la défense des droits des couches vulnérables. Dans le cadre du COVID 19, le RNHC a participé à l’élaboration d’un communiqué de l’Observatoire Nationale des Droits Economiques Sociaux et culturels (ONDESC) qui présente les actions que peuvent mener l’ONDESC dans le cadre de l’accompagnement des mesures de l’Etat du Cameroun dans la lutte contre le COVID 19. Ces actions sont essentiellement centrées sur:

  • La sensibilisation sur les mesures barrières contre le COVID 19;
  • La sensibilisation sur les mesures prises par l’Etat pour limiter la propagation du COVID (des tee-shirts, des tracts et des affiches ont été produits pour cette campagne de sensibilisation);
  • La distribution de quelques masques auprès des communautés victimes ou présumés victimes des évictions;
  • La distribution du matériel de lavage auprès des déplacé-e-s internes (ressortissant-e-s du Nord-ouest et du Sud-Ouest du Cameroun du fait de la crise anglophone qui prévaut) qui bénéficient actuellement de logements offerts provisoirement par certains membres du RNHC;
  • L’utilisation des réseaux sociaux pour élargir la sensibilisation;
  • Des suggestions au Gouvernement visant réguler l’accès à certains services sociaux de base dans les quartiers défavorisés;
  • La prise en compte des difficultés ou conséquences nées de cette pandémie  et qui ont une incidence sur les petits commerces exercés par les couches vulnérables et informelles;

Le RNHC s’appuie sur ses points focaux régionaux et sur sa chaîne de contacts (ensemble de personnes qui collectent au quotidien des informations sur les cas de violation de droit au logement au Cameroun) pour rendre visible cette action du RNHC dans toutes les régions du Cameroun.

Malheureusement, le RNHC a fait remarquer que la violence sexiste et familiale s’aggrave et qu’il faut y remédier.

Le RNHC a également mis l’accent sur l’arrêt des expulsions et les tentatives d’évictions pendant les pandémies. Dominique a remercié HIC d’avoir ouvert cet espace de débat.

Franck Olivier Kouame / Humanitas Solidaris / Cameroon

Franck Olivier Kouame a envoyé sa contribution après la réunion parce qu’il a eu des problèmes d’internet, il a déclaré que le nombre de personnes atteintes du Covid 19 augmente chaque jour et que Humanitas Solidaris travaille à alerter la population et la sensibiliser par l’éducation sur la pandémie et cherche aussi des fonds pour la réhabilitation de l’hôpital de Nanga Eboko afin d’assurer la quarantaine et le confinement. Les mesures gouvernementales portent sur les règles d’hygiène, le port obligatoire de masques et la fermeture des lieux publics (bars, restaurants, etc.) pendant le couvre-feu à partir de 18 heures. L’organisation recommande que l’État procède à la distribution gratuite de masques et fournisse de l’eau et des bouteilles d’hydro-alcool dans les quartiers pauvres de différentes villes et villages.

Davinder Lamba / Mazingira Institute / Kenya

Davinder Lamba a expliqué que Mazingira Institute a aidé à rédiger une déclaration sur la réalité du Kenya en demandant la coopération du gouvernement kenyan (disponible en anglais sur https://www.hic-net.org/wp-content/uploads/2020/12/COVID-19-CRISIS-GROUP-STATEMENT.pdf); le problème est que le gouvernement n’est pas, lui-même, responsable. Les contextes des pays sont très différents et différentes options sont discutées, comme par exemple, devons-nous sauver les enfants ou sauver tout le monde ? D’autre part, l’infrastructure sanitaire du Kenya est limitée et c’est une préoccupation majeure pour les citoyen-ne-s, outre le nombre insuffisant de kits de test. Un autre problème majeur réside dans l’accès à la nourriture et la nécessité de raccourcir autant que possible les chaînes alimentaires.

Davinder a suggéré que HIC se concentre sur le contexte spécifique de chaque Adhérent-e, étant donné la diversité des situations et la complexité de la pandémie. Il a également commenté la situation au Zimbabwe, où le gouvernement est dysfonctionnel et où le secteur privé joue ce rôle et fournit des services à la population.

Adi Kumar / Development Action Group (DAG) / South Africa (Afrique du sud)

Adi Kumar de Development Action Group (DAG) a expliqué que l’Afrique du Sud est au 14ème jour d’un confinement de 21 jours. L’accent a été mis sur les efforts de soutien organisés par la présidence. Le côté positif a été l’immense coordination entre la société civile, le secteur privé et les institutions gouvernementales dans les efforts d’aide. Il y a eu une collaboration entre les différentes classes sociales. Les principaux défis actuels résident dans la fourniture de services de base (eau, assainissement, etc.) aux établissements informels, la nourriture devient une préoccupation majeure si le confinement se poursuit pendant encore 4 semaines; enfin, les moyens de subsistance des commerçant-e-s formel-le-s et informel-le-s sont menacés. Enfin, il y a eu des cas où la police et l’armée ont fait usage de la force brutale pour assurer le confinement dans certains quartiers pauvres. DAG travaille à distance mais relie plus de 50 communautés aux efforts de secours – en fournissant des matériaux pour la fabrication de masques, en facilitant la distribution de bons d’alimentation, en localisant les services d’eau et d’assainissement ainsi que tous les autres efforts de soutien. DAG a également mis en réseau toutes les organisations de la société civile de la province.

La plus grande inquiétude en Afrique du Sud est que le Ministère national du logement préconise une stratégie de dé-densification -qui pourrait impliquer des délocalisations et des déplacements massifs. En tant qu’organisations de la société civile, nous tentons de résister à toute réponse à court terme, quoique myope, des ministres pour obtenir un effet de levier politique.

Humphrey Otieno / Kenya Social Movement Network (KSM-Net) / Kenya

Humphrey Otieno de Kenya Social Movement Network (KSM-Net) a expliqué que la quantité de cas d’infections est faible mais que les perspectives indiquent que cela va augmenter. Le Kenya est soumis à un couvre-feu à niveau national et à un confinement dans quatre comtés pour empêcher les gens de sortir de chez eux et de propager la maladie.

KSM-Net a demandé au gouvernement kenyan de fournir de l’eau, en particulier aux quartiers informels autour de Nairobi, où se trouve l’essentiel de la population. Les familles étant enfermées, les cas de violence sexiste vont augmenter, ce qui constitue une préoccupation majeure pour KSM-Net. Il est fondamental de maintenir une distance sociale et de s’attaquer à l’injustice, en particulier, causée par les brutalités policières, KSM-Net surveillant ces questions. Humphrey a suggéré qu’il serait utile de disposer d’un outil de suivi de ces questions dans la région.

Hemsing Hurrynag / Development Indian Ocean Network (DION) / Mauritius (Ile Maurice)

Hemsing Hurrynag de Development Indian Ocean Network (DION), a expliqué que le confinement à Maurice a commencé au début du mois de mars. Depuis lors, le gouvernement a suivi les personnes qui pouvaient être infectées et les a mises en quarantaine pendant deux semaines. Heureusement, des progrès ont été réalisés dans le contrôle la maladie. Du côté de l’approvisionnement, il les supermarchés et les marchés ont limité l’accès du public. Suite aux restrictions imposées à l’ensemble de la population, les OSC sont également en quarantaine, ce qui limite le travail de DION.

Ifeyinwa Ofong / Women in Development and Environment: (Worldwide Network Nigeria)

Ifeyinwa Ofong de Women in Development and Environment a informé qu’il n’y a pas suffisamment de kits de test pour l’importante population du Nigeria. Parmi les autres préoccupations liées à la pandémie, il faut citer le manque d’eau et d’installations sanitaires adéquates, en particulier dans les zones rurales et semi-urbaines. Cela peut affecter le lavage constant requis des mains et compte tenu du fait que la grande limitation de désinfectants pour les mains.

L’éloignement social est difficile à mettre en œuvre en raison de notre mode de vie et de celui de la plupart des Africain-e-s. Nous sommes habitué-e-s à nous serrer dans les bras et à nous serrer la main lorsque nous échangeons des salutations et des plaisanteries.

L’impact économique du COVID- 19 est grave, car tou-te-s gens ont été prié-e-s de rester chez eux et beaucoup travaillent maintenant à domicile.
Cela a affecté l’approvisionnement alimentaire des familles, car l’intervention du gouvernement n’est pas suffisante.  Les travailleurs et travailleuses informel-les, qui constituent un pourcentage important au Nigeria, sont également les plus touché-e-s. Les femmes, en particulier, ont également été affectées par l’augmentation de la violence à leur égard. De nombreuses femmes perdent leurs moyens de subsistance et leurs revenus en raison du confinement.

En tant qu’organisation, WorldWIDE Network se concentre actuellement sur la communication et la diffusion d’informations auprès des communautés rurales, où l’impact des pandémies pourrait être pire.

Ify recommande de discuter de la manière dont nous pouvons soutenir les Adhérent-e-s de HIC et les communautés rurales qui sont les plus touchées. Dans les zones urbaines, les règles sont appliquées mais le soutien aux populations rurales reste limité.

Malick Gaye / ENDA RUP / Senegal

Malick Gaye a dit qu’il était temps de prier pour le monde pendant le Ramadan. Il a remercié tou-te-s les présent-e-s  et en particulier Davinder, pour cette initiative. Selon lui, la solidarité sera essentielle ainsi que la coordination régionale. D’autre part, nous devons penser que la dégradation environnementale et écologique est à l’origine de la crise, d’où la nécessité d’aborder des modèles plus durables. Au Sénégal, le confinement touche la population locale, en particulier les secteurs les plus vulnérables.

Bien que l’Afrique soit la région la moins touchée, des mesures de précaution ont été prises très tôt au Sénégal comme barrières contre la transmission du virus. Surtout, le confinement partiel de la population comme le couvre-feu la nuit et l’état d’urgence pendant la journée, interdisant les déplacements interurbains.

Ces mesures ont des conséquences malheureuses sur la population et en particulier sur le grand nombre de personnes vulnérables sur le plan économique, social et environnemental. Cela affecte leurs activités économiques génératrices de revenus, principalement dans le secteur informel, aggravant leur situation critique et leur vulnérabilité. Quant au logement des locataires, c’est un aspect que le gouvernement du Sénégal n’a pas pris en compte, car le gouvernement a concentré ses efforts pour aider à la survie des populations vulnérables sur l’accès à la nourriture, à l’énergie, à l’eau et aux secteurs de la santé.  Face à la situation d’urgence qui va durer au moins 2 semaines, ENDA RUP entame une réflexion sur la post-pandémie en termes de développement durable et en particulier sur la question de l’appui alimentaire, visant l’autosuffisance alimentaire et l’aménagement du territoire. Cela aiderait les fonctionnaires et les citoyen-ne-s à comprendre la valeur des ressources naturelles et de l’environnement.

Comme l’origine du virus est également liée au modèle de développement économique dominant et à l’économie de marché favorisant les sociétés et entreprises multinationales, il existe également des propositions visant à modifier cette tendance en faveur de l’intégration régionale, comme l’Union africaine et l’intégration sous-régionale de la CEDEAO, en ciblant l’Afrique de l’Ouest. Cela se ferait en coordination avec d’autres sous-régions africaines.

ENDA-RUP a partagé une première Déclaration notamment avec HIC, WUC-UNhabitat qui l’a demandée, ainsi que des affiches et des messages de barrière contre Covid19 et nous sommes actuellement en train de réviser les orientations de nos programmes avec les partenaires financiers qui soutiennent nos actions au vu de la situation de COVID 19.

Joseph Schechla / HIC Housing and Land Rights Network (HIC HLRN) / Egypt

Joseph Schechla a expliqué que la situation en Egypte est aussi grave que dans d’autres pays. Il a souligné l’importance de la perspective centrée sur l’Habitat et des questions transversales pertinentes telles que le logement, la santé, la gouvernance et les droits. Il a souligné la situation dramatique des réfugié-e-s et des personnes sous occupation qui sont parmi les plus vulnérables, leurs droits n’étant pas respectés. Les personnes incarcérées et vulnérables ne doivent pas être oubliées.

Il a donné quelques exemples, dont un cas de discrimination raciale en Tunisie, où 100 familles d’Afrique sub-saharienne ont été expulsées. Elles ont été qualifiées «d’Africaines» par les médias. Il a également expliqué que la souveraineté alimentaire est aussi affectée.

Cette crise illustre l’importance d’une approche “habitat” cohérente et intégrée, l’OMS ayant récemment mis à jour ses conclusions sur le logement et la santé, mais aussi la nécessaire façon de penser tous les droits de l’Homme conjointement. L’approche “habitat”, plus cohérente, permet d’y parvenir. Il a ensuite partagé quelques déclarations communes de HIC HLRN avec le Comité international de planification sur la souveraineté alimentaire (Rome) sur l’importance des petit-e-s producteurs et productrices alimentaires dans cette crise, disponible en français sur https://www.foodsovereignty.org/fr/covid-19 et une autre déclaration, en anglais, avec les Adhérent-e-s de HIC en Palestine sur la situation locale: http://www.hic-mena.org/news.php?id=p3Brag==#.Xo8qxW5uLmE.

Klaus Teschner / MISEREOR / Germany (Allemagne)

Klaus Teschner a souligné l’importance de ce type de débats pour MISEREOR. MISEREOR s’attache à mettre un terme aux expulsions et à la perte des moyens de subsistance. Ils ont également soutenu les demandes pour un moratoire des loyers et des factures des services de base.

Amanda Flety / UCLG CISDP / Spain (Espagne)

Amanda Flety travaille au sein de la CGLU, le réseau mondial des villes et des gouvernements locaux et a trouvé cet échange régional très intéressant. La Commission Inclusion Sociale, Démocratie Participative et Droits Humains de CGLU travaille à la sensibilisation aux conséquences de la crise, en mettant l’accent sur les inégalités, les questions de genre et l’informalité. L’autre objectif principal de CGLU est le scénario d’après-crise et la réflexion sur la manière de changer le monde après la pandémie.  Elle aimerait entendre les préoccupations des Adhérent-e-s de HIC en Afrique et, suite à la réunion avec les Adhérent-e-s  de HIC en Amérique latine, elle aimerait se concentrer sur la collaboration entre les acteurs de la SC et les gouvernements locaux.

Eduard Cabré and Sophia Torres / Global Platform for the Right to the City / Global

Eduard Cabré et Sophia Torres ont remercié le groupe pour leurs contributions et ont expliqué que la PGDV documente également les meilleures pratiques et organise deux assemblées avec les OSC, les réseaux, les Gouvernements Locaux et les fondations. De plus amples informations seront communiquées dans les jours qui suivent.

Des informations sur la Plate-forme mondiale pour le droit à la ville COVID-19 sont disponibles à l’adresse suivante: FR https://www.right2city.org/fr/the-right-to-the-city-facing-covid-19/

Conclusion

HIC et ses Adhérent-e-s  ont souligné que les mesures visant à sauver des vies sont impossibles à appliquer pour les personnes vulnérables qui vivent dans des communautés informelles et dans des conditions de vie d’entassement. Ces habitant-e-s manquent généralement d’eau propre et d’installations sanitaires, ne peuvent pas s’isoler socialement et ne disposent pas d’une alimentation et d’une nutrition saines pour maintenir un système immunitaire fort. La crise a rappelé aux participant-e-s à quel point un logement, une alimentation et une nutrition adéquats, une eau propre, des installations sanitaires, un environnement sain et des soins de santé sont des besoins humains universels et, par conséquent, des droits de l’Homme.

Si le droit à un travail décent est lié à tous les autres besoins humains et droits de l’homme, les personnes qui ne peuvent pas travailler ou qui ont perdu leur emploi et leur revenu à cause du COVID-19 deviennent de plus en plus vulnérables au virus et à ses conséquences.

Tous les gouvernements, entreprises et institutions compétentes doivent coordonner des mesures urgentes pour assurer le plus haut niveau possible de santé mentale et physique, y compris des soins de santé universels. La priorité doit être accordée aux personnes qui travaillent et vivent dans des conditions informelles et sordides, aux personnes ayant des problèmes sous-jacents de santé, aux personnes âgées, aux nourrissons et aux femmes enceintes.

Simultanément, le groupe a souligné que toutes les personnes de la société doivent également coopérer pour assurer une protection mutuelle en cette période de pandémie. Bien que cette pandémie mondiale et les mesures nécessaires pour la combattre exigent des dépenses et des ressources exceptionnelles, HIC exhorte les gouvernements à utiliser leur autorité et leurs obligations permanentes d’État, notamment en vertu des traités relatifs aux droits de l’Homme, pour mobiliser les fonds nécessaires afin de contribuer à cet effort commun.

Notes finales

Une dernière note pour remercier ceux et celles qui ont essayé de se joindre à la réunion mais n’ont pas pu participer à l’appel : parmi eux et elles, Diana Lee-Smith (Mazingira Institute, Kenya), Franck Olivier Kouame (Humanitas Solidaris, Cameroun) et Moussa Ka (Habitants et Travailleurs Baraka, Sénégal).

Le Secrétaire Général et la Présidente de HIC tiennent à remercier tout particulièrement Barbara Lipietz (DPU, Royaume-Uni) et Lucas Tassi (ASSOAL, Cameroun) pour leur bonne volonté et leur entrain dans le soutien et la traduction de la réunion.

HIC GS

9 Avril 2020